Les Guinéens ont désormais le regard braqué sur le 19 septembre, date du deuxième tour des élections présidentielles, décidé par le président par intérim, le général Sékouba Konaté. Les craintes nées du retard dans la fixation du délai du second tour ont été finalement surpassées à l'issue de larges concertations menées par le général Konaté avec toutes les institutions impliquées dans la gestion de la transition en Guinée. En effet, a-t-on indiqué, M. Konaté a rencontré le Premier ministre, Jean-Marie Doré, le Conseil national de transition (CNT), la Commission électorale nationale indépendante (CENI), le Conseil national de la communication (CNC), le Conseil économique et social (CES), les membres du gouvernement de transition ainsi que les hauts fonctionnaires de l'Etat. Le premier tour de ces élections sensées rétablir l'ordre constitutionnel dans le pays s'est déroulé le 27 juin dernier et a donné lieu à une victoire à Cellou Dalein Diallo du parti de l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) et à Alpha Condé Rassemblement du peuple de Guinée (RPG) qui vont disputer les voix des Guinéens le 19 septembre. Ce duel devait, selon la réglementation en vigueur, avoir lieu le 4 août, soit 14 jours après la proclamation des résultats de la première étape du scrutin qui a été finalement différée suite à un avis de la Cour suprême autorisant la CENI à proroger le délai fixé par la loi pour organiser le second tour de l'élection présidentielle. Les deux candidats en course pour la magistrature suprême ont, chacun pour sa part, pris "acte" de cette date au lendemain de laquelle le pouvoir sera entre les mains de gouvernants civils, appelés à œuvrer pour l'"enracinement de la démocratie et la relance du développement" dans ce pays de l'Afrique de l'Ouest. S'exprimant à cette occasion, le candidat Cellou Dalein Diallo, présenté comme étant le favori de ce scrutin, a déclaré à des médias qu'il était "excellent de se mettre d'accord sur une date du deuxième tour". "C'est une excellente chose qu'on ait une date malgré le fait qu'elle est jugée, par certains, comme +un peu lointaine+", a notamment indiqué Cellou Dalein Diallo, ajoutant que "toutes les institutions étaient d'accord pour le 19 septembre" et qu'il n'avait pas d'"objections" dans ce sens par respect à ces institutions. Interrogé sur les mesures prises pour qu'il n'y ait pas de violences lors du deuxième tour, le candidat de l'UFDG a déclaré que "c'est à nous de prendre nos responsabilités. On a mené une campagne paisible lors du premier tour, je pense que nous pouvons fournir les mêmes efforts et les réussir pour le second tour". Pour sa part le représentant du candidat Alpha condé (RPG) a fait savoir que son parti espère que "l'ensemble des institutions et des acteurs politiques impliqués dans le processus d'organisation du second tour, feront en sorte que toutes les dispositions soient prises pour corriger toutes les faiblesses enregistrées durant la première manche". M. Mohamed Diané, Secrétaire administratif du RPG s'est également dit confiant en la correction de toutes les anomalies grâce a "une véritable volonté politique de tous les acteurs impliqués dans les opérations de vote". Il est à rappeler que le candidat Cellou Dalein Diallo avait obtenu 43,69% des suffrages exprimés, contre 18,25% pour son concurrent Alpha Condé, lors du premier tour. Sur 4 224 272 électeurs inscrits en Guinée, plus de trois millions ont voté lors du premier tour qui a vu la participation de 24 candidats dont une femme.