Les électeurs turcs sont attendus dimanche aux urnes pour se prononcer par voie référendaire sur une série d'amendements visant à réviser la Constitution. Pour le Parti de la justice et du développement (AKP, au pouvoir), qui a voté pour ce projet en mai dernier au Parlement, cette révision constitutionnelle va permettre à la Turquie de s'aligner sur les critères de l'Union européenne, avec laquelle elle a entamé en 2005 des négociations d'adhésion, en matière de démocratie. Le paquet comprend 26 amendements assez disparates, de l'attribution de nouveaux droits aux fonctionnaires à la protection de l'égalité des sexes, réformant une Constitution de 1982 héritée du coup d'Etat militaire de 1980. En outre, le projet redéfinit en profondeur les rapports de force entre le pouvoir politique et la hiérarchie judiciaire. La réforme accroît ainsi le nombre de membres de la Cour constitutionnelle et du Conseil supérieur de la magistrature, deux bastions du camp laïque, et modifie leur mode de sélection. Elle soumet également la dissolution des partis politiques au contrôle du Parlement.