Le Parlement turc a voté à nouveau, hier, une réforme de la Constitution prévoyant notamment l'élection du président de la République au suffrage universel, ont rapporté des médias. Il s'agira d'un premier tour de scrutin, selon la procédure. Le second tour aura lieu au moins 48 heures plus tard, lors duquel les députés seront appelés à confirmer leur vote, a-t-on précisé. Cependant, l'idée de l'élection du chef de l'Etat au suffrage populaire a été rejetée par le président Ahmet Necdet Sezer, arguant que “le changement de régime visé n'était pas nécessaire et n'avait ni de justification ni de raison acceptable”. Si le Parlement adopte le paquet à nouveau sans le changer, M. Sezer ne pourra alors s'y opposer une deuxième fois. Il peut cependant convoquer un référendum. Le projet de réforme de la Constitution turque pour faire élire le président au suffrage universel, et non plus par le Parlement, a été élaboré le 10 mai par la majorité au pouvoir conduite par le Parti de la justice et du développement (AKP). L'élaboration de ce texte fait suite à l'échec du Parlement début mai à faire élire son unique candidat à la présidence, le chef de la diplomatie Abdullah Gül, au terme d'une crise et d'une confrontation avec l'armée. Quelques jours plus tard, la Cour constitutionnelle, saisie par l'opposition, avait annulé le vote, arguant que le quorum pour sa tenue n'avait pas été atteint suite au boycott de l'opposition. Pour mettre fin à cette crise, le Parlement turc avait fixé au 22 juillet la date des élections législatives anticipées en Turquie et approuvé une série d'amendements constitutionnels qui autorise notamment l'élection du président au suffrage universel. Le texte prévoit également d'instaurer un mandat présidentiel de cinq ans renouvelable une fois, contre un septennat unique actuellement, et d'organiser des élections générales tous les quatre ans, au lieu de cinq. R. I./Agences