La communauté internationale a dénoncé d'une seule voix le projet d'une église américaine de brûler le saint Coran le 11 septembre, pressant les Etats-Unis de stopper ce plan qui pourrait susciter de vives réactions au sein de la nation musulmane. De fermes mises en garde contre l'idée de Terry Jones, pasteur de l'église "Dove World Outreach center" de brûler des exemplaires du Coran ont été émises notamment dans les pays musulmans comme en Egypte où l'institution d'Al-Azhar a pressé le gouvernement américain d'arrêter ce plan qui pourrait porter "un coup sévère" à l'image des Etats-Unis. Pour le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, cette initiative est l'œuvre d'un "fanatique". Au Liban, le président Michel Sleimane a, quant à lui, appelé à "une réflexion profonde sur les enseignements du christianisme et de l'humanisme", estimant que l'idée de brûler des exemplaires du Coran est "en claire contradiction avec les enseignements des trois religions abrahamiques et le dialogue entre les trois confessions". En Indonésie, pays musulman le plus peuplé du monde, des manifestations ont été organisées pour dénoncer la profanation du Coran, appelant les Etats-Unis et les chrétiens du monde entier à stopper ce genre d'agissements qui risquent de provoquer "des réactions violentes" au sein de la communauté musulmane. Pour sa part, l'Iran a, par la voix de son porte-parole des Affaires étrangères Ramin Mehmanparast, averti que ce projet "risque de provoquer une réaction incontrôlable dans le monde musulman". Même aux Etats-Unis, le projet de l'église américaine "Dove World Outreach Center" de brûler le coran a suscité de vives condamnations notamment de la chef de la diplomatie Hillary Clinton qui s'est dite mardi "encouragée" par la condamnation "claire et sans équivoque" aux Etats-Unis de ce plan. Pour sa part, le porte-parole de Mme Clinton, Philip Crowley, a dénoncé une idée "détestable" et "contraire aux valeurs américaines" et qualifié également ce projet de "provocateur et intolérant". Le projet de brûler le Coran a également soulevé la préoccupation du secrétaire général de l'Otan Anders Fogh Rasmussen qui a estimé que de tels actes "sont en forte contradiction avec toutes les valeurs au nom desquelles nous nous battons". Le commandant des forces internationales en Afghanistan, le général américain David Petraeus a, lui aussi, condamné ce projet estimant que "ce genre d'actions pourrait engendrer des problèmes significatifs partout dans le monde". En Afghanistan toujours, des organisations caritatives ont mis en garde contre le projet du groupe évangélique américain de brûler un exemplaire du Coran et estimé que cela pourrait "déclencher des violences et causer la mort de civils afghans et de travailleurs humanitaires". L'Acbar, l'agence de coordination de l'aide à l'Afghanistan, a demandé aux "organisateurs de cette initiative irresponsable de mettre un terme à leur projet". En août dernier, la Ligue du Monde Musulman avait également mis en garde contre l'intention de l'église américaine de faire du 11 septembre "une journée internationale d'atteinte au Livre sacré des musulmans". En dépit de la vague de condamnation que ce projet a provoquée à travers le monde et malgré les moult appels à son arrêt ainsi que les vives inquiétudes formulées à ce sujet, le pasteur de l'église en question, Terry Jones, s'est dit mardi "fermement résolu" à mener son projet à bien. "Le Dove World Outreach Center" ("Centre colombe pour aider le monde"), envisage de brûler en public un exemplaire du Coran samedi (11 septembre) à Gainesville pour marquer le neuvième anniversaire des attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis.