Conduire sa voiture à Rabat relève vraiment d'un exploit tant il faut utiliser toute son ingéniosité et son audace pour arriver à son lieu de travail, son domicile où à un simple rendez-vous sans "grande casse". A Rabat, force est de constater que les gens conduisent d'une façon dangereuse sans grand respect pour le code de la route et encore moins pour les malheureux piétons dont on ne cède le passage qu'a titre de faveur. Au volant de leur voiture, les chauffards se croient invulnérables et sont inconscients des dangers qu'ils pourraient causer aux autres conducteurs. Ici on conduit d'une façon périlleuse : un motard sorti de nulle part qui double à droite, un camion qui double un poids lourd, une voiture qui double un véhicule en plein zone urbaine, des sens interdits et des Stop non respectés sans oublier le stationnement en seconde position. Mais la palme revient aux "taxieurs" qui roulent "en terrain conquis" s'arrêtant à "tout bout de champ" au moindre signe des usagers. Ce-sont là en bref les quelques infractions au code de la route qu'on pourrait constater quotidiennement dans les rues de la capitale marocaine. Les feux rouges très présents font parfois office de décor comme sont les enseignes lumineuses éclairant la cité durant la nuit. Il n'est, en effet, pas étonnant d'entendre des avertisseurs sonores (klaxons) pendant l'arrêt devant le feu rouge invitant le premier de la file à faire démarrer sa voiture bien avant l'apparition du feu vert. Il est vrai, qu'il n'est pas étonnant, aussi, de voir des feux rouges "brûlés" par certains automobilistes qui considèrent que régler une affaire urgente autorise une transgression du code de la route. A Rabat, on est surtout désagréablement surpris par la non-application de la première règle de sécurité, à savoir le port obligatoire de la ceinture de sécurité qui a prouvé, selon les spécialistes, toute son importance en cas de sinistre sauvant plusieurs vies humaines dans de terribles accidents. Les deux roues ne sont pas "en reste" avec l'absence totale du casque de sécurité. Il est, ainsi, choquant de constater l'insouciance du conducteur qu'il soit seul, accompagné ou même avec un bébé se faufiler impunément entre les voitures sous l'oeil parfois d'un agent de l'ordre public. Avec ces comportements de "chauffards" on comprend mieux pourquoi le Maroc est classé au premier rang dans le monde arabe dans la proportion des accidents de la route et occupe la sixième place dans le nombre de morts qui dépassent 3.800 personnes avec un total de 10 morts par jour et un blessé toutes les 7 minutes et plus de 11 milliards de dirhams (1,3 milliard de dollars US) par an soit 2,5% du Produit intérieur brut comme facture des dégâts. Pourtant des mesures préventives et coercitives ont été prises par les autorités marocaines notamment le port obligatoire de la ceinture de sécurité, l'adoption du permis à points, le contrôle des centres techniques, la révision des amendes en cas de contraventions et la mise en place de panneaux de signalisation dans les endroits où ils faisaient défaut. Et, dès le 1er octobre, 155 radars fixes seront activés. Cette opération intervient dans le cadre de l'application du nouveau code de la route au Maroc. A terme ce sont plus de 1.000 radars qui devront couvrir les routes nationales du Maroc. Il est, donc, important de suivre scrupuleusement les dispositions du code de la route et de respecter les règles de la bonne conduite pour éviter tous les aléas car "rien ne sert de courir, il faut arriver à point".