Le taux de criminalité en Algérie a baissé de 31,74% entre 2006 et 2009, a indiqué jeudi le ministre de la Justice, garde des sceaux, Tayeb Belaiz. Le ministre a précisé lors d'une séance plénière de l'Assemblée populaire nationale (APN) consacrée aux questions orales que 53 formes de criminalité ont enregistré une baisse de 31,74 pc alors que les crimes économiques et ceux liés à la circulation routière ont augmenté de 19,9%. M. Belaiz a indiqué que l'entrée en vigueur du nouveau Code de la route ainsi que la mise en œuvre de mesures strictes concernant la concurrence et le marché parallèle ont entraîné une hausse des crimes liés à ces domaines. Le ministre répondait à une question d'un député sur l'efficacité de la politique de réformes du secteur pénitentiaire eu égard à "la recrudescence du taux de criminalité". Le ministre a affirmé à ce propos que depuis l'adoption de la loi sur la réforme pénitentiaire et la réinsertion sociale des prisonniers en 2005, "les efforts se sont concentrés sur le redressement et la formation, un intérêt particulier ayant été accordé à l'alphabétisation et à l'enseignement tous cycles confondus ainsi qu'à la formation au sein des établissements pénitentiaires". Il a rappelé que le nombre de prisonniers intéressés par la formation et l'enseignement augmente chaque année passant de 1182 en 2000 à 23.716 en 2010, notant que 91.986 ont été inscrits à l'enseignement durant la dernière décennie. 779 prisonniers ont bénéficié d'une formation professionnelle en 2000 passant à 26.547 en 2010, a indiqué le ministre qui précise que le nombre d'inscrits à la formation professionnelle durant cette dernière décennie a atteint 87.417 prisonniers dans 84 spécialités. S'agissant des diplômes d'enseignement, M. Belaiz a souligné que le nombre de prisonniers ayant obtenu le brevet d'enseignement moyen était de 4 en 2000 avant d'atteindre 1859 en 2010. Pour ce qui est du Baccalauréat, 13 prisonniers ont décroché ce diplôme en 2000 et 517 en 2010. Le ministre a également évoqué la période post carcérale affirmant que des structures ont été mises en place à cet effet pour faciliter l'emploi de 3646 détenus sortis de prison au sein des différentes institutions publiques. Il a rappelé que 12.649 détenus ont bénéficié d'une liberté conditionnelle ou partielle depuis l'entrée en vigueur de la loi de 2006 ajoutant que 320 détenus jugés poursuivent actuellement des études universitaires. Selon lui, aucun cas de récidive n'a été enregistré jusque là parmi les détenus libérés ayant obtenu leurs diplômes en prison. Le ministre a indiqué que la politique de réforme pénitentiaire et de réinsertion en Algérie "est un exemple pour les autres pays", selon des instances officielles internationales. Il a également annoncé dans une déclaration à la presse en marge de la séance qu'une conférence internationale se tiendra en octobre pour débattre de l'expérience algérienne en matière de réforme pénitentiaire.