L'Algérie oeuvre "inlassablement" pour la prévention et la résolution des conflits en Afrique, a affirmé lundi à l'APS le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel, à la veille de la célébration de la Journée internationale de la paix. L'objectif des manifestations célébrant cette journée, qui coïncide avec l'Année de la paix et de la sécurité en Afrique, est de renforcer, au niveau de la jeunesse, la culture de la paix et de la tolérance. QUESTION : Monsieur le ministre, la célébration de la Journée internationale de la paix, le 21 septembre, coïncide cette année avec l'Année de la paix et de la sécurité en Afrique. Quels sont les fondements principaux qui ont concouru à la concrétisation de cet objectif, décidé en août 2009, par les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine, lors de la session spéciale sur l'examen et le règlement des conflits en Afrique ? REPONSE : C'est à Tripoli, à l'occasion de la tenue, le 31 août 2009, du sommet spécial sur l'examen et le règlement des conflits en Afrique, que les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA) ont proclamé 2010, Année de la paix et de la sécurité en Afrique. Les leaders africains ont voulu marquer, à travers une déclaration adoptée à l'issue des travaux de ce sommet spécial, leur détermination à mettre un terme définitif aux conflits violents qui continuent de secouer certaines régions du continent et de retarder leur décollage économique. Pour la réalisation de cet objectif, préalable à toute initiative visant le développement économique, les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine ont clairement manifesté leur volonté commune de mobiliser tous les moyens et ressources pour promouvoir et faire progresser le règlement des conflits en Afrique. Des avancées importantes ont été enregistrées dans la résolution des conflits en Afrique, grâce aux efforts de l'Union africaine même si certaines régions continuent de subir les effets dévastateurs des conflits. En décidant de faire de 2010, l'Année de la paix et de la sécurité en Afrique, les dirigeants africains ont voulu réaffirmer leur engagement à renforcer leurs efforts pour la résolution des conflits à travers le continent, et également pour sensibiliser l'ensemble de la communauté internationale sur la dynamique de paix qu'ils ont initiée ainsi que sur leur contribution à la diffusion de la culture de la paix et de la tolérance. Cette mobilisation pour la paix interpelle en premier lieu, faut-il le rappeler, la jeunesse africaine. QUESTION : Il reste évident, Monsieur le ministre, que sans la prévention des conflits et leur règlement, sans la paix et la sécurité, l'Afrique ne peut pas espérer pouvoir réaliser son intégration économique. Plusieurs efforts ont été consentis dans ce sens. Peut-on s'attendre à de nouvelles actions pour la promotion de la paix et de la stabilité dans le continent ? REPONSE : Pour l'Algérie, comme pour l'ensemble des Etats membres de l'Union africaine, la paix, la sécurité et la stabilité sont des préalables incontournables au développement et à l'intégration économique du continent. Pour la réalisation de cet objectif, les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine ont développé une action à plusieurs niveaux. Ils ont, tout d'abord, créé les conditions pour la résolution urgente des conflits qui sévissent encore dans certaines parties du continent et pour assurer, pour les situations post conflits, une paix durable à travers notamment la consolidation des institutions politiques. A ce titre, des mécanismes ont été mis en place, au sein de l'Union africaine, pour répondre, au nom des Etats membres, par des actions sur le terrain. Le Conseil de paix et de sécurité (CPS), créé par les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine dans le cadre du passage de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) à l'Union africaine (UA), en 2002, a pour vocation d'apporter sa contribution au règlement des conflits en Afrique. Il devrait, dans un proche avenir, disposer de la Force africaine en attente (FAA), outil indispensable à l'accomplissement de sa mission, sur le terrain, dans le cadre des opérations de maintien de la paix. Cette architecture de paix et de sécurité repose sur une nouvelle doctrine africaine, fondée sur les valeurs et les principes de bonne gouvernance, du pluralisme politique et de la démocratie, du strict respect des constitutions et de son corollaire la non-reconnaissance des régimes issues de changements anticonstitutionnels, de la défense des biens publics et de la lutte contre la corruption. La construction de l'Etat de droit et la mise en £uvre de politiques de développement centrées sur l'homme africain permettront au continent de réaliser son développement, de réduire sa dépendance économique vis-à-vis de l'Occident et enfin d'atteindre l'objectif d'intégration, inscrit par les pères fondateurs de l'OUA, en 1963, dans la charte de l'organisation, QUESTION : Un riche programme d'activités a été élaboré par l'Algérie, à l'occasion de la célébration de l'année de la paix et de la sécurité en Afrique, qui culminera avec la célébration, mardi prochain, de la Journée internationale de la paix. Quelle signification accorde l'Algérie à la célébration de cet événement ? REPONSE : Notre pays ouvre inlassablement pour la prévention et la résolution des conflits en Afrique. Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a contribué de manière significative à la résolution de nombreux conflits à travers le continent notamment, le conflit entre l'Ethiopie et l'Erythrée, celui dans la région du fleuve Mano et, plus près de nous, le règlement de la rébellion touarègue au Nord Mali et au Nord Niger. Les différentes manifestations programmées touchent de nombreux secteurs, notamment ceux en charge de la jeunesse. L'objectif essentiel est de renforcer, au niveau de cette frange importante de la population, la culture de la paix et de la tolérance par l'organisation d'activités de sensibilisation autour de cette thématique. La célébration de cet événement, par notre pays, revêt une importance particulière, et ce pour plusieurs raisons. D'abord, parce que la célébration de la Journée internationale de la paix marque l'engagement de l'Algérie à œuvrer, au sein de la communauté internationale, pour la réalisation de la paix et de la sécurité dans le monde. Ensuite, elle marque son engagement solidaire avec les autres Etats africains, pour célébrer symboliquement cet évènement. Enfin, elle est l'expression manifeste de la volonté du peuple algérien, en général et de sa jeunesse en particulier, de vivre dans une Algérie et une Afrique en paix et réconciliées avec elles-mêmes. Dans ce contexte, nous ne pouvons que nous féliciter des résultats atteints par la politique de réconciliation nationale menée par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, une politique plébiscitée par le peuple algérien, qui a permis à l'Algérie de se mobiliser autour de la relance du développement économique et de la consolidation de l'Etat de droit.