L'ancien ministre de l'Intérieur français et actuel sénateur et maire de Belfort, Jean-Pierre Chevènement, a reconnu, mardi à Alger, l'existence d'intolérances en France à l'égard des religions. "Il existe des intolérances en France contre toutes les religions. Cependant, la République française professe le droit de chacun à croire ou ne pas croire et combat toute manifestation d'islamophobie", a déclaré M. Chevènement à la presse à l'issue d'une audience que lui a accordée le vice-Premier ministre, Noureddine Yazid Zerhouni. M. Chevènement a précisé qu'il est venu en Algérie pour donner des conférences sur un thème qu'il qualifie lui-même de "difficile" et qui est "la laïcité, la République et la religion", ajoutant que la France est "laïque mais respecte toutes les religions. "L'Islam est une religion qui est à égalité avec les autres religions à la table de la République de la France. C'est la deuxième religion en France", a-t-il ajouté. Il a souligné, dans ce contexte, que le culte musulman est libre et qu'il existe un Conseil français du culte musulman qu'il avait lui-même initié. L'ancien ministre français a soulevé cependant le problème de la formation des imams, du point de vue de la connaissance de la langue française et de celle en droit. Interrogé sur les relations algéro-françaises, M. Chevènement a indiqué qu'il croit "beaucoup" à l'avenir de l'amitié entre l'Algérie et la France. "Je crois qu'il faut porter un regard distancié par rapport à la situation de l'Algérie qui a souffert du terrorisme et je me réjouis de voir que cette période est derrière nous", a-t-il ajouté.