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Vision confiante pour l'évolution positive des relations bilatérales La visite de Chevènement confirme le réchauffement des relations algéro-françaises
La flamme du réchauffement des relations algéro-françaises commence à se rallumer graduellement ces dernier temps, suite à la visite de la secrétaire d'état française chargée du Commerce extérieur, Anne-Marie Idrac Jean-Pierre Chevènement, ancien ministre français de l'Intérieur et de la Défense, et actuellement sénateur du territoire de Belfort, qui s'est prononcé hier à Oran, sur les notions de la république, laïcité et religions. La communication du président d'honneur Mouvement Républicain et Citoyen s'inscrit dans le cadre des activités culturelles du Centre Culturel Français en Algérie (CCF). L'intervenant a saisi l'occasion pour adresser un message confiant pour l'évolution positive des relations bilatérales entre les deux pays. "Je suis confiant quant à l'avenir des relations entre nos deux pays. Cet avenir sera beaucoup plus long que le passé. Nous avons des siècles devant nous où nous serons côte à côte", a-t-il dit. "J'ai découvert la générosité du peuple algérien et son courage. J'ai découvert ce qu'était le fait colonial et la justesse de la cause du peuple algérien. J'ai appris à aimer le peuple algérien, sentiment qui ne m'a jamais quitté depuis", a-t-il ajouté en évoquant les années passées en Algérie, au moment où il accomplissait son service militaire à Oran, à quelques mois du recouvrement de l'indépendance nationale. S'agissant du thème de la conférence, Jean-Pierre Chevènement a plaidé longuement pour la place de l'Islam au sein de la République française tout en adhérant à une approche qui s'articule sur la nécessité "d'aller vers l'autre pour mieux le comprendre et l'écouter". Dans ce sens, il évoque l'essence de la pensée de Jacques Berque, ce penseur natif de la ville de Frenda, dans la wilaya de Tiaret. "Dans sa très célèbre traduction du Coran, Jacques Berque a relevé plus d'une quarantaine de références et d'appels à la raison dans le Saint Livre", a souligné M. Chevènement, initiateur du Conseil français du culte musulman (CFCM), instance représentative de l'Islam de France. Pour lui, la création de cette instance s'est avérée nécessaire pour offrir aux musulmans de France un cadre représentatif comme ceux dont disposent les confessions catholiques, protestantes et juives. "Toutes les religions ont droit d'exister et de coexister", a-t-il déclaré dans ce sens. Il a estimé au passage que l'Islam en France connaît actuellement une évolution d'apaisement, dans la mesure où, selon lui, "il existe une instance (CFCM) et la question de construction de lieux de culte est en voie de règlement". Il a également abordé certaines questions faisant l'actualité française, comme la récente loi sur le voile intégral. "La polémique suscitée par les débats et l'adoption de cette loi est la résultante de malentendus profonds", a-t-il indiqué. "L'Islam doit avoir sa place à la table de la République au même titre que les autres religions", a ajouté M. Jean-Pierre Chevènement, qui a souligné la modernité de la pensée d'Ibn Khaldoun et de l'Emir Abdelkader, empreinte de valeurs humanistes et universelles. De nombreuses questions, comme la situation au Proche-Orient et en Irak, le désarmement et l'intégration des communautés étrangères dans la société française ont été abordées lors du débat. Pour rappel, le conférencier est attendu ce mercredi à Alger pour donner une communication au Centre culturel d'Alger. Enfin, même si la visite est classée privée, elle comporte cette envie de maintenir ce climat de rapprochement favorable à un relèvement serein des affaires entre les deux pays.