La présidente de la Fédération internationale des associations de victimes du terrorisme, Saïda Benhabyles, a insisté samedi sur la nécessité de criminaliser le paiement de rançon aux groupes terroristes pour la libération des otages. Intervenant lors d'une rencontre organisée au quotidien El-Moudjahid en hommage à la défunte avocate américaine partisane des causes algériennes, Ronda Coppelan, Mme Benhabyles a souligné que cette mesure à laquelle recourent plusieurs pays pour libérer leurs ressortissants enlevés par les groupes terroristes, notamment dans la région du Sahel africain constituait "un crime abject à l'encontre de toutes les personnes libres de par le monde car elle constitue le terrorisme+en partie+ avec laquelle il faut traiter". L'intervenante a relevé plusieurs autres moyens pour traiter les opérations d'enlèvement, autres que l'encouragement du terrorisme, en l'incitant à se doter des moyens et d'armes sophistiquées pour la poursuite de l'activité terroriste qui cible les citoyens". Le phénomène de paiement de rançon "est l'une des principales sources de financement des groupes terroristes activant dans la région du Sahel Africain", a-t-elle ajouté. A cet effet, elle fait part de la grande préoccupation de la société civile, devant la propagation de ce phénomène au Sahel, au risque de transformer la région en "deuxième Afghanistan", à la lumière des ingérences étrangères suscitées par ce problème, affirmant que les pays africains "sont à même de faire face au terrorisme et l'Algérie en est le meilleur exemple". Soulignant l'existence d'un "amalgame" chez la communauté internationale concernant le concept de terrorisme, Mme Benhabyles à appelé à une définition claire du concept et à le faire connaître comme étant "un crime qui menace la sécurité et la paix internationales". Elle a également plaidé pour la distinction entre le terrorisme et la lutte légitime des peuples sous emprise coloniale ou occupation étrangère". Abondant dans le même sens, l'intervenante a cité l'exemple des deux ressortissants algériens, Hocine Mohamed et Abdelkader Mohamed, anciens membres des groupes de légitime défense (GLD) dans les années 1990, mis sous contrôle judiciaire depuis six ans à Nîmes (France), appelant la justice française à mettre un terme à l'attente "sans fin" du procès de ces deux ressortissants". "Le dossier de la justice française est infondé. La lenteur de la procédure, qui perdure depuis six ans, en est la preuve concrète", a-t-elle asséné. "L'affaire des frères Mohamed a commencé par des plaintes déposées par des familles de disparus embrigadées par la FID. Il est clair qu'il y a derrière tout cela des desseins politiques", a-t-elle affirmé. Mme Benhabyles a précisé qu'une plainte déposée par Patrick Baudouin, président de la fédération internationale des droits de l'homme (FID), est à l'origine des accusations portées contre les frères Mohamed. Concernant l'hommage rendu à l'avocate américaine, décédée en mai dernier, Mme Benhabyles a souligné qu'outre ses positions en faveur des causes justes dans le passé, à l'instar de la guerre du Vietnam, et en Bosnie-Herzégovine et autres, Copellan était une grande sympathisante de l'Algérie pendant la décennie noire et fut le porte parole et la voix des associations algériennes des victimes de terrorisme dans son pays. L'avocate américaine qui n'avait visité l'Algérie qu'une seule fois en 1997 fut la première à avoir introduit les affaires de terrorisme en Algérie dans les cours américaines où elle a fait connaître ce phénomène. Ainsi, elle fut derrière les plus importantes poursuites judiciaires ayant touché plusieurs membres des groupes terroristes armées qui s'étaient enfuis aux Etats-Unis.