Une rencontre de solidarité avec le peuple sahraoui a eu lieu à Naples (sud de l'Italie) pour sensibiliser l'opinion publique sur la question sahraouie, a-t-on appris lundi à Rome de source médiatique. Cette rencontre, entrant dans le cadre des activités de jumelage avec la ville de Naples, a permis à ses animateurs de "sensibiliser le public et les institutions locales sur la question des Sahraouis, en particulier dans la préparation de la session plénière de la 4e Commission des Nations unies sur la décolonisation, prévue le 7 octobre", a-t-on indiqué. "Les Sahraouis sont un peuple tribal vivant dans la région du Sahara occidental, une région riche en phosphates, qui était une colonie espagnole jusqu'en 1975, quand l'occupation a commencé au Maroc", a-t-on expliqué à cette occasion. Le public de Naples a pu ainsi savoir que "la République arabe sahraouie démocratique a été proclamée indépendante en 1976, mais n'a jamais été reconnue comme telle par l'ONU", selon cette source. Les conférenciers ont ajouté que "depuis 1963 le Sahara occidental a été inclu dans la liste des territoires dans lesquels le droit à l'autodétermination doit être appliquée conformément aux dispositions de l'Assemblée générale des Nations unies", rappelant l'occupation du territoire par le Maroc après le départ des Espagnols. Depuis, "l'occupation marocaine a forcé à l'exode de milliers combattants sahraouis et leurs familles, qui ont trouvé refuge en Algérie, notamment dans les camps des réfugiés à Tindouf". A propos du Front Polisario, ils ont souligné qu'il "n'a jamais utilisé des méthodes terroristes, ni au Maroc ou ailleurs", rappelant qu'en 1991, et pour la réalisation d'un cessez-le feu, l'ONU a envoyé une Mission de la délégation au Sahara occidental (MINURSO) chargée de superviser la trêve obtenue et d'organiser un référendum pour choisir entre l'intégration au Maroc et à l'indépendance. Toutefois, "le référendum n'a jamais été réalisé en raison de l'opposition du Maroc, qui continue à réprimer les manifestations de militants", ont-ils déploré. Les conférenciers ont également expliqué au public que le Conseil de sécurité a prorogé le mandat de la MINURSO à plusieurs reprises, jusqu'à ce qu'une attitude "plus favorable" de la part du Maroc soit observé, "mais après presque 10 ans, malheureusement, la solution semble être un vain espoir". C'est pour cela, ont-ils dit, que "pendant des années, Naples est du côté du peuple sahraoui, à travers le travail des artistes, y compris le réalisateur Mario Martone qui a tourné un film dans les camps de réfugiés (A History sahraoui) et Fabrizia Raimondino, qui a écrit quelques nouvelles sur les Sahraouis, en italien". Ils ont rappelé la solidarité des associations locales à l'égard des Sahraouis, en citant l'exemple de l'accueil à Naples, chaque année, d'enfants vivant dans les camps de réfugiés et l'engagement de la municipalité, envers cette cause, et qu'en 2006, il avait fait de la militante sahraouie, Aminatou Haidar, une citoyenne d'honneur. Le militant sahraoui Yadih Ettarrouzi a demandé, à cette occasion, de donner aux Sahraouis une "journée pour faire le référendum" et la suite sera connue. "Nous sommes fatigués", a dit un autre militant, ajoutant qu'après 35 ans, "la confiance du peuple sahraoui vis-à-vis de des Nations unies est en baisse", même si "nous avons toujours enseigné à nos populations le recours aux moyens pacifiques" dans leur lutte pour le droit à l'autodétermination.