Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), M. Dominique Strauss-Kahn, a indiqué vendredi à Washington qu'un accord sur la restructuration de la gouvernance au sein de cette institution financière internationale pourrait être conclu dans les prochaines semaines. Intervenant lors de la session plénière des assemblées annuelles du FMI et de la Banque Mondiale, le patron du Fonds a reconnu que les discussions étaient ''difficiles'' mais qu'il y avait de fortes chances d'aboutir à un accord sur la réforme de la question des quotas et de la répartition des sièges au conseil d'administration. Faisant écho aux déclarations récentes du secrétaire américain au Trésor, M. Timothy Geithner, qui a fait le lien entre la restructuration de la gouvernance du FMI et l'assouplissement des politiques de change telles que pratiquées par les grandes puissances économies émergentes, à leur tête la Chine, M. Strauss-Kahn a évoqué la réforme de la gouvernance de l'institution qu'il dirige ''à une plus grande responsabilité dans l'économie internationale'' à travers des efforts de rééquilibrage mondial et un alignement monétaire à travers une appréciation des monnaies des pays ciblés. La réforme de la gouvernance exige ''un changement dans les responsabilités. Vous avez à faire des choix qui tiennent compte non seulement de votre propre économie, mais aussi de l'économie mondiale", a-t-il réitéré. Dans son intervention devant cette plénière des institutions de Bretton Woods, le secrétaire américain au Trésor a souligné à ce sujet, que des progrès sont en cours vers un accord sur un ensemble de réformes importantes visant à renforcer la position financière du Fonds, de lui permettre de répondre plus rapidement et énergiquement aux crises futures, et de donner aux économies émergentes les plus dynamiques, plus de poids dans l'institution et une plus grande part de sièges au Conseil. A propos de la réforme du FMI, le G24 pour les questions monétaires internationales et le développement, dont l'Algérie est membre, avait soulevé jeudi dans sa réunion à Washington, la nécessité de corriger le déséquilibre de la participation et de la représentation au sein du Fonds pour assurer la légitimité de l'institution, sa pertinence et son efficacité dans l'exécution de sa mission. A cet égard, les pays membres ont soutenu qu'un réalignement substantiel des quotes-parts doit être l'élément central de cette réforme, en réaffirmant que la 14è révision générale des quotes-parts, qui doit s'achever d'ici janvier 2011, doit avoir pour objectif un transfert des quotes-parts d'au moins 5% des pays avancés vers les PED. Ils ont également exigé que le réalignement des quotes-parts doit tenir compte de l'évolution rapide du poids des différents pays dans l'économie mondiale, et ont appelé à une plus grande pondération du PIB à parité de pouvoir d'achat dans le réalignement des quotes-parts. Le G24 a estimé toutefois que si le réalignement est censé profiter principalement aux PED dynamiques, il ne doit pas se faire au détriment des pays moins développés. Le groupe a aussi appelé à rééquilibrer la composition du Conseil en augmentant le nombre de sièges détenus par les PED, et en envisageant un troisième siège pour l'Afrique subsaharienne.