Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI) Dominique Strauss-Kahn a estimé qu'une croissance de 2,25% en France en 2008, telle que la prévoit le gouvernement, serait "difficile à atteindre", vendredi sur RTL. "Comme (pour) tous les pays, cette prévision va être difficile à atteindre", a jugé M. Strauss-Kahn, notamment en raison de l'impact de la crise des crédits à risque aux Etats-Unis, qui a entraîné une forte perturbation du système bancaire et des marchés. Selon lui, le gouvernement devrait notamment "revoir" ses prévisions de croissance "pour les six premiers mois" de 2008. "Il se pourrait que la fin de l'année 2008 soit un moment de rebond, si l'on s'aperçoit que finalement tous les comptes ont été apurés et que la confiance revient", a-t-il noté. Ce "n'est pas le cas aujourd'hui, je ne ne suis pas particulièrement optimiste sur la deuxième moitié de l'année", a-t-il précisé, tout en soulignant que "la tendance pouvait s'inverser". De façon générale, la croissance mondiale "va être atteinte" par la crise financière, "on sait qu'elle va être plus faible", a souligné le directeur général du FMI. En Europe et aux Etats-Unis, "les effets tels qu'on peut les mesurer au FMI sont significatifs, la croissance sera plus faible, (mais) ne sera pas obligatoirement catastrophique, elle continuera d'exister", a-t-il poursuivi. La croissance mondiale en particulier "continuera cette année d'être relativement forte" car "les pays qui tirent la croissance, la Chine, l'Inde, le Brésil, sont peu touchés par la crise". M. Strauss-Kahn a toutefois remarqué que "si demain quelque banque énorme révèle des choses qu'on ne saurait pas encore, (car) on ne sait pas (encore) tout, alors évidemment il y aura une appréciation différente". "Le risque est donc présent", a-t-il conclu. Par ailleurs, alors que M. Strauss-Kahn a annoncé il y a deux semaines son intention de supprimer 15% des emplois du FMI, il a expliqué que "le paradoxe, c'est que plus le FMI réussit, moins il a besoin d'être important en nombre", soulignant que "depuis 5 ans, la réussite est assez bonne", avec notamment "moins de crises de change" et une croissance soutenue en Afrique.