MIJEK (territoires sahraouis libérés) - Treize militants sahraouis des droits de l'Homme des territoires occupés du Sahara occidental ont appelé, jeudi à Mijek, les Nations unies, à travers leur représentation dans la région, à assumer leurs responsabilités dans la protection des droits de l'Homme dans ces territoires. Le militant Larbi Messaoud, venu de Laayoune (capitale occupée du Sahara occidental), a mis l'accent, dans une conférence de presse animée au terme des festivités marquant le 35e anniversaire de la Déclaration de l'union du peuple sahraoui, sur la répression quotidienne s'abattant sur les Sahraouis dans cette ville et qui n'épargne même plus, désormais, a-t-il dit, les personnes âgées et les mineurs. Il a évoqué, dans ce cadre, la situation des 40 prisonniers politiques sahraouis détenus dans les geôles marocaines, appelant les organisations internationales des droits de l'Homme a soutenir les sept militants sahraouis des droits de l'Homme qui seront jugés à Casablanca, le 15 octobre, parmi lesquels Ali Salem Tamek, Ibrahim Dahane et Hamadi Naceri. Pour Larbi Messaoud, la lutte des Sahraouis des territoires occupés, depuis le début de l'insurrection pacifique (Intifada), le 21 mai 2005, appuyée par les organisations internationales des droits de l'Homme, a amené les autorités marocaines à cesser de juger les militants sahraouis dans tribunaux militaires. Plusieurs délégations de militants sahraouis des droits de l'Homme se sont rendues dans les camps de réfugiés sahraouis en l'espace de deux ans, a-t-il rappelé, relevant, toutefois, que la présente délégation est la première à fouler le sol des territoires sahraouis libérés. De son côté, le militant sahraoui Ouled Cheikh Mahdjoub a prévenu que la délégation se trouvant actuellement dans les territoires sahraouis libérés risque de subir les mêmes dépassements que ceux enregistrés lors du retour des 72 militants ayant pris part à la Conférence internationale d'Alger sur "Le droit à la résistance: cas du peuple sahraoui". Il a noté, à ce sujet, que les autorités marocaines ne ménagent plus les représentants des ONG internationales qui viennent au Sahara occidental pour soutenir les Sahraouis dans leur lutte pacifique. Ce militant sahraoui des droits de l'Homme a affirmé, par ailleurs, que le Maroc qui pille illégalement et systématiquement toutes les richesses naturelles du Sahara occidental, "marginalisent les Sahraouis des villes occupées qui ne bénéficient pas des revenus générés par ces richesses". La militante Neguia Bent El Houassi a dénoncé, pour sa part, les nouvelles méthodes utilisées par les services de répression de l'occupant marocain qui ont transformé, a-t-elle dit, les hôpitaux, les écoles et les administrations en des postes de police. Les treize membres de la délégation de militants sahraouis des droits de l'Homme ont appelé les Nations unies à mettre en place un mécanisme de surveillance pour protéger les droits de l'Homme dans les villes sahraouis occupées.