Le secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN), Abdelaziz Belkhadem, a appelé samedi à Alger à l'adoption de la proportionnelle comme mode de scrutin pour l'élection des Assemblées populaires communales (APC). Dans son allocution d'ouverture des travaux de la conférence nationale des présidents d'APC FLN, M. Belkhadem a précisé que la proportionnelle "doit être adoptée à un niveau précis et non dans la gestion des collectivités locales". Le secrétaire général a, à cette occasion, motivé son appel par le fait que les amendements introduits précédemment sur la loi n'ont pas apporté de "réformes radicales aux APC". "L'affaire est autrement plus importante que la reformulation d'un article ou deux de la loi car nous voulons une réforme profonde des collectivités locales", a-t-il dit, proposant, selon la vision de son parti, le maintien de la proportionnelle mais au niveau de l'instance exécutive de l'APC. Il a également proposé la révision des lois électorale, sur les partis et sur les associations au regard de "l'absence d'alternatives sur la scène politique en matière d'exercice sérieux de l'action partisane et de la liberté démocratique". M. Belkhadem a, par ailleurs, saisi cette occasion pour appeler les présidents des APC FLN a compter sur la volonté populaire dans l'exercice de leurs fonctions et l'exécution des programmes du parti et ce, par la création d'une complémentarité entre toutes les parties dans l'intérêt général. Il les a également exhorté à être un exemple dans la gestion et à promouvoir leur travail pour attirer les électeurs. Evoquant le code communal devant être amendé, M. Belkhadem a indiqué que le but est que ce code définisse les prérogatives de l'élu et de "la tutelle" (Wali, chef de Daïra...) de manière à établir une "bonne" relation entre eux. Pour M. Belkhadem, cette tutelle est appelée à veiller à la conformité des décisions prises par l'APC avec la loi et non pas à exercer "une centralisation de la décision". Après avoir réitéré son refus des abus, le secrétaire général du parti du FLN a déclaré que "le pays fonctionne avec l'avis de la majorité", appelant, d'autre part, à une révision approfondie de la fiscalité en matière de répartition des recettes des impôts ainsi que la révision de la fiscalité locale des APC afin qu'elles puissent "répondre à la volonté populaire". Evoquant la question des relations entre les élus, le SG de l'instance exécutive du FLN a affirmé que les élus des autres partis "sont nos partenaires politiques et non nos adversaires, d'où la nécessité d'instaurer le respect mutuel". Concernant le retrait de confiance des élus du FLN, M. Belkhadem a recommandé la révision de cette question, en proposant l'instauration du système des quatre cinquième des voix des membres de l'APC au lieu des deux tiers actuellement en vigueur. La demande de retrait de confiance ne doit pas avoir lieu durant la première et la dernière année du mandat, ni être formulée deux fois par an, a rappelé M. Belkhadem soulignant que la question "nécessite plus de réflexion et de travail, car il est impératif que la direction politique du parti donne son avis à ce sujet". Auparavant, le SG du FLN avait passé en revue le parcours de son parti, depuis le déclenchement de la Révolution, à travers "la consécration de l'Etat algérien et l'édification de ses institutions". "Dès l'officialisation du pluralisme, le FLN s'est imposé avec force dans la consécration du processus démocratique et n'a ménagé aucun effort en vue d'apporter sa propre contribution lors des différentes échéances et d'œuvrer, sans cesse et avec efficacité, pour soutenir les reformes". L'Algérie a franchi plusieurs étapes dans l'édification des institutions et la consécration des principes du pluralisme et de la démocratie, a-t-il estimé. La constitution de 1976 confiait à la commune la mission du développement de tous les secteurs", a rappelé M. Belkhadem, soulignant que "lors de l'accomplissement de ces missions, plusieurs dysfonctionnements étaient relevés, expliquant ainsi "la justesse" du choix de la révision du code communal. Le FLN "œuvre depuis des années pour la révision de ce code qui a été amendé une seule fois en 1990, pour un ou deux articles seulement", a-t-il affirmé. Partant de la nécessité de tirer profit des expériences du passé, le FLN a appelé à la révision du code communal qui doit être soumis au parlement lors de sa session d'automne. L'ordre du jour cette conférence à laquelle ont pris part des élus locaux dont des présidents d'APC et d'APW, des députés et des sénateurs du FLN, comprend l'examen des propositions du parti relatives aux codes communal et de wilaya, avant de les soumettre prochainement au parlement. Deux commissions ont été constituées à cet effet, l'une chargée de récolter les propositions des élus sur ce sujet et l'autre lui a été confiée la préparation du communiqué politique devant sanctionné cette conférence.