BIR LALHOU (territoires libérés) - Les autorités sahraouies ont tiré la sonnette d'alarme sur la gravité de la situation humanitaire des citoyens sahraouis qui ont dressé des campements à l'extérieur des villes occupées du Sahara occidental en signe de protestation. Les autorités sahraouies exigent un "engagement réel de l'ensemble de la communauté internationale à assister les citoyens sahraouis, d'autant que leur protection ne peut plus attendre et que chaque retard apportera inéluctablement de nouvelles souffrances", a rapporté l'Agence de presse sahraouie (SPS), citant un communiqué du ministère sahraoui de l'Information. Ce mouvement de protestation, qui interpelle la communauté internationale pour trouver une issue urgente au conflit du Sahara occidental, basée sur la justice et le droit, intervient à la veille de la visite de Christopher Ross, envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU, a indiqué le communiqué. Il démontre clairement "la frustration du peuple sahraoui devant l'impasse et l'échec des Nations unies dans la mise en application des résolutions pertinentes quant à la décolonisation du Sahara occidental". Le gouvernement de la République arabe sahraouie démocratique et la direction du Front Polisario ont dénoncé énergiquement "la réaction brutale des forces d'occupation marocaines, lesquelles doivent respecter les obligations qui leur incombent en matière de Droit humanitaire international, relatif à la protection des populations civiles en temps de guerre", a ajouté la même source. Par ailleurs, le gouvernement sahraoui et le Front Polisario ont lancé un appel pressant à la communauté internationale, notamment le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et le Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme, "pour la mise en œuvre, dans les plus brefs délais, de la 4e Convention de Genève de 1949". Quelque 7.000 Sahraouis se sont installés dans des campements près de la ville de Layoune en signe de protestation contre les conditions socio-économiques précaires dans lesquelles ils vivent et contre l'occupation de leur pays par le Maroc. Les autorités marocaines ont réagi à cette protestation avec force, en procédant à "l'encerclement de ces populations et en leur refusant tout approvisionnement en eau, nourriture et médicaments", a indiqué SPS. Un exode collectif de la ville occupée de Smara vers les zones rurales a été enregistré le 4 octobre après celui de la ville de Layoune le 30 septembre dernier, a rappelé la même source.