Suite au discours du président sahraoui encourageant la résistance pacifique contre l'occupant marocain, la contestation civile prend de l'ampleur au Sahara occidental avec l'installation de près de sept mille Sahraouis hors de la ville d'El-Ayoun en signe de protestation contre les conditions socio-économiques précaires dans lesquelles ils vivent. Les populations sahraouies n'acceptent plus la répression des forces d'occupation marocaines, comme en témoigne cette vague de protestation sous forme de “résistance civile”, telle que cela avait été recommandé par le secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, dans son discours mercredi passé. Ils étaient quelque 7 000 Sahraouis à s'être installés dans des campements de fortune à 18 km à l'est de la ville d'El-Ayoun en signe de protestation contre les conditions socio-économiques précaires dans lesquelles ils vivent et contre l'occupation de leur pays, le Sahara occidental, par le Maroc. Selon une source diplomatique sahraouie, qui a révélé l'information, “les populations sahraouies dans les territoires occupés ont opté, depuis trois jours, pour une autre forme de résistance pacifique, en s'exilant massivement en dehors des villes et en dressant des campements de fortune”. “La réaction des autorités marocaines ne s'est pas fait attendre puisqu'elles ont dépêché, en plus de l'inspecteur général des forces armées marocaines, Abdelaziz Benani, du patron de la gendarmerie, Hosni Benslimane, et de hauts gradés de l'armée, des unités des forces armées royales, de la gendarmerie et des forces auxiliaires qui ont procédé à l'encerclement des dites populations par des fils barbelés et en leur refusant tout approvisionnement en eau, nourriture et médicaments”, ajoute la même source. Ce mouvement de protestation est motivé par la généralisation de la répression marocaine féroce. “Les descentes punitives des services secrets marocains, notamment à Boujdour, dont les populations se sont solidarisées avec celles d'El-Ayoun et Smara, ont fait 70 blessés et débouché sur des centaines d'arrestations et des violations massives des droits de l'homme”, indiquent les témoignages en provenance du Sahara occidental. Ceux-ci font état d'une “pratique généralisée de la torture”. À partir de là, les autorités sahraouies ont tiré la sonnette d'alarme sur la gravité de la situation dans les territoires occupés du Sahara occidental, notamment celle de ces populations. Les dirigeants sahraouis exigent un “engagement réel de la part de toute la communauté internationale, d'autant que leur protection (populations sahraouies, ndlr) ne peut plus attendre et que chaque retard apportera inéluctablement de nouvelles souffrances”, souligne la même source. En effet, le gouvernement de la République arabe sahraouie démocratique et la direction du Front Polisario dénoncent énergiquement “la réaction brutale des forces d'occupation marocaines, lesquelles doivent respecter les obligations qui leur incombent en matière de droit humanitaire international, relatif à la protection des populations civiles en temps de guerre”. Ils lancent un appel pressant à la communauté internationale, notamment le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, “pour mettre en application, sans délai, la quatrième Convention de Genève de 1949”. Il ne fait aucun doute que “ce mouvement de protestation, qui interpelle la communauté internationale pour trouver une issue urgente au conflit du Sahara occidental, basée sur la justice et le droit, intervient à la veille de la visite de M. Christopher Ross et démontre, de manière on ne peut clair, la frustration du peuple sahraoui devant l'impasse et l'échec des Nations unies dans la mise en application des résolutions pertinentes quant à la décolonisation du Sahara occidental”, a notamment souligné la source diplomatique sahraouie.