La ministre déléguée chargée de la Famille et de la condition féminine, Nouara Saadia Djaafar, a appelé, samedi à Alger, la société civile à coopérer avec le secteur de la santé en matière de dépistage précoce du cancer du sein. Lors d'une journée d'information sur les droits des femmes atteintes du cancer du sein, Mme Djaafar a estimé que "le dépistage précoce" du cancer du sein est un pas important vers la guérison. 9000 cas ont été enregistrés en 2010 et 10 décès surviennent chaque jour, a rappelé la ministre qui qualifie ce constat de "tragédie". La ministre a mis en exergue les efforts de développement déployés par l'Etat pour assurer le bien être du citoyen. Ainsi, un "budget colossal" de 21 000 milliards de DA a été consacré au secteur de la santé au titre du plan quinquennal 2010-2014, a-t-elle souligné, rappelant que la loi sur la santé (1985), amendée en 1998 et en 2006 est "l'une des meilleures au monde". Lors de cette journée organisée par le ministère en collaboration avec l'association "Al Amel" pour la lutte contre le cancer, Mme Djaafar a indiqué que la plupart des citoyens ne sont pas informés de cette loi qui leur assure la protection, des soins gratuits et les moyens de prévention de cette maladie. La première responsable du secteur a appelé les citoyens a une prise de conscience afin d'éviter d'éventuelles maladies, soulignant l'importance pour la femme de consulter un spécialiste en cas de détection d'anomalies par autopalpation. A ce propos, Mme Djaafar a évoqué les réalisations accomplies dernièrement pour la prévention et la prise en charge des maladies, en général. 11 Hôpitaux spécialisés, 43 polycliniques, 79 centres sanitaires et 8 centres de maternité ont été réceptionnés, a-t-elle rappelé. Le réseau de santé publique sera renforcé dans les cinq années à venir de 1500 nouvelles structures, a ajouté Mme Djaafar. La ministre a appelé la société civile à collaborer avec les institutions de l'Etat en vue d'alléger les charges qui pèsent sur les infrastructures et les citoyens, notamment les personnes atteintes de cancer qui doivent se déplacer à Alger pour recevoir les soins. Elle a mis en exergue le rôle important de la famille en matière de soutien moral du malade. Un réseau de femmes solidaires contre le cancer, créé par l'association Al-Amel pour la lutte contre le cancer, a dans ce contexte élaboré une charte visant la prise en charge des femmes atteintes de cette maladie. A cet effet, le ministère délégué chargé de la Famille et de la condition féminine et l'association Al-Amel ont élaboré une brochure pour la lutte contre le cancer du sein et du col de l'utérus pour être distribuée au niveau de 5 wilayas pilotes, notamment dans les régions lointaines en vue de sensibiliser les femmes au dépistage précoce de cette maladie dés son apparition. Après avoir évoqué l'état psychique de la femme atteinte du cancer du sein, les participants à cette journée d'information ont insisté sur la difficulté de l'accès aux soins, notamment pour les femmes habitant à l'intérieur du pays. Les spécialistes ont souligné la nécessité de promulguer des lois à même de protéger les femmes atteinte du cancer du sein, dont certaines auront à souffrir de problèmes sociaux avec leurs maris (répudiation). Intervenant sur les droits de la femme atteinte du cancer, la juriste, Fatma Benbrahem, a suggéré de réfléchir à une loi obligeant le mari de ne pas répudier sa femme s'il envisageait de se remarier une seconde fois quitte à ce que la sécurité sociale lui assure une allocation spéciale. Lors de son intervention sur le thème "le divorce: conséquence du cancer du sein", la représentante du ministère des Affaires religieuses, Mounia Salim a affirmé que l'époux est censé être la première personne à "se solidariser avec sa femme" et lui apporter le soutien moral dont elle a grandement besoin, affirmant que la répudiation de la femme malade est "un acte odieux et contraire aux préceptes" de l'Islam engendrant "la décomposition de toute la cellule familiale".