«Femmes solidaires contre le cancer : le rôle de la femme parlementaire» a constitué le thème de la journée parlementaire organisée, hier, à l'Assemblée populaire nationale (APN) en collaboration avec l'association «El-Amel». Cette rencontre consacrée au cancer du sein, l'une des premières causes de mortalité chez les femmes avec 3500 morts sur les 40 000 décès annuellement des différentes pathologies, s'est penchée sur la promotion du rôle de la femme en matière de lutte contre le cancer. La journée parlementaire à laquelle ont pris part des professeurs et des spécialistes, des membres de la société civile et d'associations d'aide aux personnes atteintes du cancer, a été sanctionnée par la signature de la «Charte de l'espoir» qui englobe des recommandations pour la prise en charge de ces femmes sur trois volets : couverture sociale, traitement et accès aux soins et, enfin, accompagnement psychologique. La ministre déléguée chargée de la Famille et de la Condition féminine, Mme Nouara Djaafar, a rappelé le rôle de l'Association «El Amel» «qui accompagne médicalement, socialement et psychologiquement le malade». La ministre a également rappelé la nécessité de la pratique du sport et de la lutte contre les facteurs favorisant la maladie tels que le tabac et l'alcool. Comme elle a exigé «l'équité dans la prise en charge des malades une fois le mal dépisté». M. Boutaleb, représentant le président de l'APN, Abdelaziz Ziari, a de son côté mis l'accent sur la continuité de la mise en œuvre d'un programme national efficace. Insistant par la même occasion sur la nécessité de la sensibilisation et du dépistage précoce pour mettre un terme à sa propagation. De son côté, la présidente de l'Association «El Amel», Mme Hamida Ketab initiatrice de la journée, est revenue sur les difficultés vécues par la patiente qui est répudiée par le mari, une fois la pathologie décelée. «Elle se retrouve non seulement sans couverture sociale mais aussi face à la cherté des médicaments ou de leur rupture». Le Dr Chibane, médecin spécialiste au Centre Pierre et Marie Curie (CPMC), a réitéré la nécessité du dépistage précoce «car la moyenne des malades reste jeune (45ans) face à celle des autres pays (65ans)». Dans ce sens, elle affirme que «grâce au dépistage, le taux de mortalité est réduit de 30%». LE DÉPISTAGE, POINT NODAL DES PROPOSITIONS Et justement lors des discussions, le dépistage est venu en tête des suggestions avec, en prime, l'accélération de la réalisation des centres de soins pour le cancer du sein. Les participants ont également proposé le renforcement du Plan de sensibilisation, l'assurance d'une couverture sociale pour l'ensemble des femmes, même celles non rémunérées. L'avocate Fatima Benbraham a recommandé la création de centre de fin de vie et la mise en place de nouvelles dispositions juridiques pour que l'épouse malade ne soit pas divorcée sous prétexte «qu'elle ne peut accomplir le devoir conjugal». Sur le plan médiatique, l'intervenante a préconisé l'implication des firmes étrangères exerçant sur le sol algérien dans le financement des publicités relatives au cancer du sein. La députée Mme Khebzi, elle-même patiente ayant subi l'ablation du sein et soumise à la chimiothérapie et la radiothérapie, a déploré la dégradation de la prise en charge des parturientes.