La Commission électorale nationale indépendante (CENI) en Guinée poursuivait mardi ses consultations pour fixer la date du second tour des élections présidentielles, alors que l'Union africaine (UA) a constaté que le scrutin s'est compliqué à cause des "problèmes partisans". Attendu pour lundi, le délai du deuxième tour, déjà reporté à deux reprises, n'a pu être jusque-là fixé, selon le président de la CENI, le général malien Siaka Toumany Sangaré, qui vient d'appeler, à cet effet, les différents acteurs à une nouvelle "réunion d'urgence". La réunion, a-t-on indiqué à Conakry, s'inscrit en droite ligne du dialogue et de la concertation prônés par le président par intérim le général Sékouba Konaté qui ne cesse de sensibiliser les deux candidats au deuxième tour, Cellou Dalein Diallo (UFDG) et Alpha Condé (RPG), en vue d'un consensus autour d'une date du scrutin pour "favoriser le processus de sortie de crise". Dalein Diallo veut que les élections se tiennent le 7 novembre, tandis que son adversaire, Alpha Condé souhaiterait qu'il ait lieu le 31 octobre. Réagissant aux reports répétés du scrutin en Guinée, l'UA a regretté le non respect des dates précédentes retenues pour le tour final des élections, exprimant, par ailleurs, sa "préoccupation" face à cette situation. Pour le président de l'UA, Jean Ping, "le premier tour s'est déroulé dans de bonnes conditions. Mais la tenue du second tour des élections se complique à cause des problèmes créés par les partis politiques". "Nous sommes préoccupés par les élections en Guinée", a dit M. Ping, avant de souligner l'importance d'organiser des élections "libres et transparentes" dont les résultats doivent être respectés par tout le monde. L'organisation panafricaine avait auparavant invité les autorités guinéennes à faciliter les activités des missions d'observation électorale, et à encourager les Guinéens à accomplir "massivement" leur devoir électoral et à rendre ainsi "irréversible" les avancées de la démocratie pluraliste dans leur pays. L'UA a évoqué dans cet ordre d'idées "les conditions de régularité, d'équité et de transparence requises, indispensables à l'acceptation, par tous, des résultats du scrutin". Au terme du premier tour tenu en juin dernier, Cellou Dalein Diallo avait remporté 43% de voix, contre 18% des suffrages exprimés pour son concurrent, Alpha condé. En outre, la Guinée a connu samedi et dimanche derniers des scènes de violence suite aux attaques menées contre des militants du candidat Dalein Diallo par des communautés favorables à l'autre postulant à la présidentielle, Alpha Condé. Ce dernier a "implicitement" accusé ses adversaires d'avoir intoxiqué des électeurs qui le soutiennent. Pour mettre fin à cette situation qui menace la paix et la stabilité dans le pays, le général Sékouba Konaté a mis les fauteurs de troubles devant leurs responsabilités, affirmant que l'"Etat prendra les mesures nécessaires et ne tolérera aucun dépassement". Il a, dans ce contexte, exprimé son opposition à toute mauvaise intention de "s'attaquer aux citoyens à cause de leur appartenance politique, religieuse ou ethnique", rappelant que le pays appartient à tous les Guinéens.