Les Guinéens n'iront pas voter dimanche pour élire, au deuxième tour, leur nouveau président, en raison du report sine die du scrutin pour des "contraintes" constatées dans les préparatifs, alors que les efforts seront accentués sur le parachèvement du processus électoral censé sortir la Guinée de sa crise politique. Ce pays d'Afrique de l'Ouest était pourtant bien lancé sur la voie du rétablissement de l'ordre constitutionnel après l'organisation en juin dernier du premier tour de la présidentielle, remporté par les candidats Cellou Dalein Diallo (UFDG) et Alpha Condé (RPG). Ainsi, au moment où la Guinée s'apprêtait s'offrir des élections "transparentes et apaisées", les différentes parties impliquées dans les opérations de vote, en concertation avec le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), le général malien, Siaka Toumany Sangaré, ont décidé du report de cette échéance à "une date qui sera fixée ultérieurement". Pour atteindre un tel objectif, le général Toumany Sangaré reste "conscient" de l'ampleur de la responsabilité qui lui a été confiée par les autorités guinéennes de la transition, en remplacement de l'ex président de la CENI, Loncény Camara, une personnalité contestée par le candidat Cellou Dalein Diallo, et condamnée par la justice guinéenne. Loncény Camara, a été, en effet, jugé coupable de "détournement de procès verbaux lors du premier tour de l'élection présidentielle du 27 juin". Même si l'apport des deux candidats à la réussite du deuxième tour est plus que jamais "important", le nouveau président de la CENI est, quant à lui, appelé à établir un état du lieu "objectif et inclusif" afin de fixer de manière "consensuelle"une date "réalisable et raisonnable" pour le second tour. Après avoir sollicité l'aide et l'assistance des autorités guinéennes, cette personnalité étrangère nommée en urgence à la tête de la CENI pour éviter toute complication de la crise, a demandé aux populations de croire en leur destin. "Le peuple de Guinée doit croire en son destin. Je ferai tout pour mériter la confiance placée en moi, en m'acquittant de ma tâche en toute célérité, honnêteté, efficacité, impartialité et dans une indépendance totale", a notamment dit le général Siaka Toumany Sangaré, cité par des médias. Insistant sur "la responsabilité et la fermeté" dans la détermination de la nouvelle date, qui devrait constituer "un horizon d'espoir et de renaissance démocratique", le responsable de la CENI, s'est engagé à "travailler dés maintenant et sans relâche, pour organiser le second tour de l'élection présidentielle dans un bref délai". Dans ce contexte, les deux candidats Cellou Dalein Diallo et Alpha Condé ont, après l'annonce du report des élections, souhaité qu'"une nouvelle date soit fixée le plus vite possible", insistant sur la "crédibilité du scrutin" et la mise en place des "conditions nécessaires" pour une élection libre et transparente. Pour sa part, le médiateur dans la crise guinéenne, le président Burkinabé Blaise Compaoré, s'est félicité des étapes franchies sur la voie du processus de règlement dans ce pays qui a été surpris par un coup de force d'une gente militaire ayant pris le pouvoir au lendemain du décès du président Lansana Conté, en décembre 2008. "Des avancées notables sont enregistrées en dépit de la fragilité et des menaces qui pèsent sur l'ensemble du processus de transition", a affirmé le président Compaoré. Ces progrès sont outenus par l'Union africaine (UA) qui a demandé aux autorités de la transition de tout mettre en oeuvre pour que les élections se tiennent "dans les onditions de régularité, d'équité et de transparence requises, indispensables à l'acceptation, par tous, des résultats du scrutin".