Les Ivoiriens ont commencé à voter dimanche en vue d'élire leur nouveau président de la République qui dirigera le pays pour un mandat de cinq ans. Quatorze candidats sont en lice pour la magistrature suprême pour ces élections présidentielles censées mettre fin à la crise politico-militaire que connaît la Côte d'Ivoire depuis 2002. Le président sortant, Laurent Gbagbo, l'ancien Premier ministre, Alassane Ouatara et Henri Konan Bédié (ancien président) sont les postulants les plus en vue lors de ce vote à l'occasion duquel pas moins de 5.725.520 électeurs sont appelés à s'exprimer. Toutes les mesures et les dispositions nécessaires pour "un scrutin crédible" ont été prises, ont affirmé la Commission électorale indépendante (CEI) et le gouvernement de transition, soutenus par la Communauté internationale. Il est attendu que la CEI publiera les résultats provisoires au plus tard mercredi alors qu'un deuxième tour est prévu dans deux semaines si aucun des candidats ne l'emportera au terme de cette première manche. A l'issue de la campagne électorale, M. Soro a appelé les candidats à respecter le verdict des urnes, assurant que le comptage des voix sera "transparent". L'Union africaine (UA) a, dans ce contexte, souligné que l'organisation de ces élections constitue "une étape cruciale dans le processus de sortie de crise". "La tenue d'une élection présidentielle pacifique, libre, démocratique, ouverte et transparente constitue une étape cruciale dans le processus de sortie de crise et pour le règlement des questions pendantes de l'Accord politique de Ouagadougou", a notamment indiqué l'UA. Il est à rappeler que le plan de sortie de crise en Côte d'Ivoire est contenu dans l'accord politique de Ouagadougou signé le 4 mars 2007 par le président Laurent Gbagbo et le chef de l'opposition (Forces nouvelles û ex-rébellion), Guillaume Soro (actuellement premier ministre de la transition) et le médiateur dans la crise, le président burkinabé Blaise Compaoré. 'UA a également invité tous les acteurs ivoiriens, y compris le peuple, à ne ménager aucun effort pour s'assurer de la réussite de ce scrutin, par le biais, entre autres, d'une participation massive et demandé à toutes les parties d'accepter ses résultats. En outre, veillant sur le bon déroulement des opérations de vote, l'armée ivoirienne a, par la voix, de son chef d'état-major, le général Philipe Mangou, adressé une "sévère" mise en garde à ceux qui tenteraient de provoquer des troubles ainsi qu'à leurs "commanditaires". "Les Ivoiriens ont suffisamment souffert de cette crise déclenchée en septembre 2002 et les Forces de défense et de sécurité de Côte d'Ivoire ne sauraient accepter que le pays replonge dans l'horreur par la faute de certains individus inconscients et ennemis de la paix", a notamment dit le général Mangou. L'armée a, par ailleurs, prévu dans le dispositif de sécurisation du scrutin, la fermeture, durant deux jours, des frontières terrestres de la Côte d'Ivoire, alors que les aéroports et les ports, où des mesures supplémentaires seront imposées, restent ouverts.