Le parti du Front de libération nationale (FLN) a organisé, dimanche au centre national des archives à Alger, une conférence sur le soutien extérieur à la guerre de libération à la lumière de l'exemple de la Hollande en la matière, et ce, en présence de personnalités nationales, d'historiens, d'officiels hollandais et de personnalités hollandaises ayant soutenu la cause algérienne. Le secrétaire général du parti du FLN, Abdelaziz Belkhadem, qui a présidé la conférence qui intervient à la veille de la commémoration du 56e anniversaire de la guerre de libération nationale, a exprimé la reconnaissance et la gratitude de l'Algérie envers tous ces étrangers qui ont cru en la justesse de la cause algérienne et soutenu le peuple algérien dans la défense des nobles idéaux de liberté et d'indépendance. M. Belkhadem a souligné que le parti du FLN tenait, à cette occasion, à rendre hommage à tous ceux qui ont cru en la cause algérienne et l'ont soutenue, notamment les amis de la révolution aux Pays-Bas. Il a, dans ce contexte, salué la militante hollandaise Margueritte Koekebakker qui a visité l'Algérie en 1960 et adhéré au réseau du FLN de soutien à la révolution en France. Le mouvement de soutien populaire en Hollande à la révolution algérienne procède de l'histoire séculaire des relations entre l'Algérie et les Pays-Bas, a-t-il précisé, rappelant le soutien moral apporté à la révolution à travers les plumes intègres d'écrivains hollandais qui ont contribué avec leurs écrits à la défense de la justesse de la cause algérienne. L'Algérie, a-t-il dit, ne pourra jamais oublier ces "compagnons d'armes" qui continueront toujours de jouir de notre profonde estime et considération. L'ambassadeur des Pays-Bas à Alger, Jan Gijs Schouten, a, pour sa part, évoqué l'histoire des relations entre les deux pays, soulignant que l'Algérie et les Pays-Bas représentaient dans le passé deux puissances navales en Méditerranée, unies par la guerre contre l'Espagne. L'ambassadeur a souligné que les Hollandais étaient les principaux fournisseurs d'armes, de munitions et de navires de l'Etat algérien, notamment à l'ère des frères Aroudj et Kheireddine Barberousse, pour faire face aux espagnols. Plusieurs marins hollandais expérimentés avaient rejoint volontairement la marine algérienne, dont Dirkie de Veenboer connu sous le nom de Souleiman Raïs, Simon de Danser (Kapitan-Dali) et Jan Janssen (Mourad Raïs), a-t-il rappelé. Concernant la Révolution nationale, l'ambassadeur a indiqué que les officiels hollandais n'avaient pas réagi face à la guerre d'Algérie, contrairement à la presse et à la société civile hollandaises qui suivaient les développements. Ce point a été abordé exhaustivement par l'écrivain journaliste hollandais Nicolas Pas, dans le prologue de son livre (les hollandais et la guerre d'Algérie 1954-1962), où il a mis en exergue le rôle joué par la presse hollandaise pour faire connaître la Révolution algérienne à l'opinion publique hollandaise, notamment les correspondants des journaux qui s'étaient portés volontaires pour couvrir la guerre d'Algérie. Il a, à cet effet, relevé le grand écho des deux enquêtes réalisées sur les réfugiés algériens en Tunisie et au Maroc, qui avaient mobilisé plusieurs associations humanitaires aux Pays-Bas pour la collecte d'aides financières au profit du peuple algérien. Selon l'écrivain Nicolas Pas le soutien hollandais à la Révolution algérienne était concrétisé par l'écriture journalistique et les enquêtes réalisées par la radio et la télévision, rappelant la création de la commission de travail et de l'information sur l'Algérie en 1959 qui regroupait des personnalités politiques, religieuses et intellectuelles et fut chargée de faire connaître la Révolution algérienne et d'organiser des débats, à travers les médias, en présence de militants du FLN. Initié fin 1959 et parrainé par des personnalités hollandaises, le soutien hollandais confidentiel à la Révolution algérienne, consistait, selon l'écrivain, à doter la révolution d'armes, de documents et d'argents, outre le financement de la construction d'une usine d'armes au profit de la révolution au Maroc. Dans son témoignage, à cette occasion, Margueritte Koekebakker, a rappelé son adhésion au réseau du FLN en France, ainsi que son bref séjour en Algérie. Ali Haroun, ancien membre du haut comité d'Etat a, quant à lui, axé son témoignage sur les réseaux de soutien à la Révolution à travers l'Europe, notamment dans les pays voisins de la France. M. Belkhadem avait distingué Margueritte Koekebakker pour son soutien à la révolution et son appui au peuple algérien dans sa lutte contre l'occupant français et l'écrivain journaliste Nicolas Pas, pour son livre "La guerre d'Algérie vue des Pays-Bas".