Alors qu'elle est déchirée par une guerre de clans qui a scindé le parti en deux avec en sus des bagarres à couteaux tirés qui ont caractérisé l'opération de renouvellement de ses structures, la direction actuelle du Front de libération nationale (FLN) a tenté de faire oublier ses maux , l'espace d'une commémoration, avec des mots de reconnaissance envers un pays étranger, en l'occurrence la Hollande prise comme exemple pour illustrer «le soutien extérieur à la guerre de libération nationale», intitulé de «la conférence historique» organisée hier par le secrétariat des relations internationales et de la communauté à l'étranger du FLN, au niveau du centre national des archives. Dans son allocution d'ouverture, le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, qui a finalement «boycotté» la séance plénière à l'APN consacrée aux réponses du premier ministre Ahmed Ouyahia, avec qui, dit-on, le courant ne passe plus, a transmis «la reconnaissance de l'Algérie» à tous ceux qui se sont sacrifiés pour la cause algérienne. Il affirmera dans ce sens que ce qui a fait réagir ces étrangers, c'est surtout leurs grandes valeurs humaines mais aussi l'Histoire. «Les hollandais ont écrit pour rectifier ce qu'a falsifié la plume française», expliquera-t-il pour illustrer le soutien hollandais, affirmant que des archives existent à ce sujet. Il a souhaité leur récupération par l'Algérie et c'est une forme de demande solennelle qu'il a faite à la Hollande dont l'ambassadeur à Alger, Jan Gijs Schouten était présent à la conférence. Ce dernier a rappelé pour sa part que les la coopération entre l'Algérie et la Hollande remonte à 4 siècles. «La coopération entre les deux pays est caractérisée par la piraterie et la lutte contre l'Espagne», affirme-t-il, révélant que «les dieux de la mer hollandais» étaient alors «les fournisseurs principaux en armes et navires de ce nouvel Etat» avec lequel pas moins de dix conventions ont été signées. Si lors de l'invasion française de 1830, la Hollande officielle n'a pas réagi, la presse hollandaise a par contre joué un grand rôle pendant la Révolution en apportant son soutien tout comme bon nombre d'associations hollandaises, selon l'ambassadeur qui affirmera que les relations entre les deux pays ont été rétablies dès 1962. L'historien Ammar Mohand Amer a passé en revue, lors de son intervention, l'action du FLN en occident rappelant l'appel «historique» des 121 qui a permis aux jeunes occidentaux de s'intéresser via notre guerre d'indépendance à l'anticolonialisme et à l'amitié entre les peuples. Le journaliste et historien Mohammed Abbès a abondé dans le même sens en s'intéressant à la position de l'ensemble des pays occidentaux à la question algérienne qui a réussi à «s'imposer» à l'ONU. L'autre intervention et non des moindres, est celle de l'historien hollandais Nicolas Pas. L'écrivain a exposé des réflexions issues de ses recherches espérant modestement apporter une pierre à l'édifice de l'histoire de la révolution algérienne. Il s'est intéressé tout au long de son intervention aux formes de soutien de la Hollande à l'Algérie, à savoir la presse, la solidarité, le soutien clandestin et l'aide humanitaire. Tout en rappelant que les gouvernements hollandais et français se soutenaient mutuellement, il s'attardera cependant sur le soutien de la presse, puis celui des trotskystes de la 4e internationale (clandestins), soupçonnés de fabrication d'armes et de faux billets au profit du FLN, alors clandestin, rappelant le procès de Sal Santen et Michel Raptis, les deux dirigeant trotskystes, ainsi que l'aide humanitaire aux réfugiés algériens en Tunisie et au Maroc. Le témoignage remarqué et émouvant de Mme Margueritte Koebakker, ressortissante hollandaise ayant participé activement à la guerre d'Algérie, a été fort remarqué et l'intervention de Ali Haroun, de la fédération de France, ancien membre du HCE, est venue confirmer des fait historiques d'importace. L'ancien ministre a révélé des détails pour expliquer «comment la guerre d'Algérie est arrivée à avoir une autorité et une emprise telles que des pays totalement étrangers s'y sont impliqués». Il parlera avec force détails de l'engagement des hollandais, allemands, belges et français entre autres dans la révolution algérienne, tout en rendant hommage à ceux qui sont tombés au champ d'honneur, s'appuyant sur le rôle prépondérant des porteurs de valises. Il suggérera enfin «une grande réunion sur l'aide des étrangers aux algériens».