Le projet de loi de finances pour l'année 2011, présenté mardi par le ministre des relations des Parlement Mahmoud Khedri à l'Assemblée populaire nationale (APN), tente de maintenir l'équilibre budgétaire du pays qui connaît un épanouissement macroéconomique interne alors que les incertitudes continuent de peser sur la reprise de l'économie mondiale. Le texte, qui consacre la deuxième année d'exécution du Programme quinquennal d'investissements publics (2010-2014) a ainsi maintenu le prix de référence du baril de pétrole à 37 dollars (usd) alors que la moyenne des prix d'exportation du brut s'est située à 77,19 usd durant les huit premiers mois de 2010 contre 56 usd à la même période en 2009. Le prix du marché du baril de pétrole est quant à lui projeté à 60 usd en 2011, selon le projet de loi de finances qui a été adopté au début du mois de septembre par le Conseil des ministres. Cette approche de prudence, qui caractérise la conduite des finances publiques depuis plusieurs années, est dictée par l'instabilité de l'économie mondiale lisible à travers "des fluctuations importantes du marché pétrolier sur de courtes périodes, des tendances très variables des marchés boursiers, une prévisibilité difficile des marchés de change en plus des tendances instables des marchés de travail", résume le ministère des Finances dans une note de présentation du texte. Le maintien du budget pour 2011 presque au même niveau de celui de la LFC (loi de finances complémentaire) pour 2010 témoigne ainsi de cette démarche gouvernementale. Le projet de loi prévoit une hausse de seulement 2% des ressources publiques et de 2,3% des recettes par rapport à la LFC 2010. En dépit de l'angoisse légitime sur la croissance de l'économie mondiale, les bonnes performances macroéconomiques et financières réalisées par l'économie algérienne semblent prometteuses pour la croissance hors hydrocarbures: le projet de LF 2011 la fixe à 6% contre une croissance économique globale de 4% (les deux inchangées par rapport à 2010). Durant les sept premiers mois de l'année en cours, les produits de la fiscalité hors pétrolière ont augmenté de 10% passant à 798 milliards (mds) de DA contre 724 mds DA à fin juillet 2009. Les exportations des hydrocarbures ont de leur côté augmenté de 34% passant à 36,7 mds usd à fin août. Contrairement aux exportations, les importations à fin août ont baissé de 7,3% par rapport à la même période en 2009. La balance commerciale était donc excédentaire de plus de 12 milliards usd contre un excédent de seulement 479 millions usd durant les huit premiers mois de 2009. Les réserves de change ont atteint 150,3 mds usd à fin juillet dernier. Les parités monétaires du dinar montrent cependant une dépréciation face au dollar qui s'est échangé en moyenne à 74,31 dinars durant les huit premiers mois de l'année en cours contre 72,71 dinars en 2009. La monnaie européenne unique s'échangeait par ailleurs à 98,02 DA contre 98,48 DA en 2009. Le premier semestre a également enregistré une hausse de la liquidité bancaire à 2.484 mds DA et un progrès remarquable des crédits à l'économie qui ont atteint 3.166 mds Da contre 3.086 mds DA pour toute l'année 2009. Pour ce qui est des opérations du Trésor, elle ont engendré un solde déficitaire de 61,6 mds DA à fin juin dernier, date à laquelle l'encours de la dette publique interne avait progressé à 1.062 mds DA en raison du traitement par le Trésor de la dette des entreprises publiques pour un montant de 216,2 mds DA. L'encours de la dette publique externe, s'est pour sa part situé durant la même période à 440 millions usd tandis que la dette externe globale s'est positionnée à près de 4 milliards usd. Les produits de la fiscalité pétrolière recouvrés durant le premier semestre de 2010 ayant alimenté le budget de l'Etat, les disponibilités du Fonds de régulation des recettes (FRR) sont restées inchangées par rapport à leur niveau de décembre 2009, soit 4.316 mds de DA.