La plupart des députés intervenus jeudi lors de la séance plénière consacrée à l'examen du projet de loi de finances 2011 présidée par Abdelaziz Ziari, président de l'Assemblée populaire nationale (APN) ont souligné la nécessité de faire bénéficier les citoyens de "l'aisance financière" dont jouit actuellement l'Algérie en améliorant leur situation socioprofessionnelle. Les problèmes socioprofessionnels dont souffrent les citoyens notamment au plan local ont eu la part du lion en cette troisième journée de l'examen du projet de loi de finances 2011. Les députés ont soutenu les dispositions contenues dans le présent projet de loi de finances qui sont une continuité de celles prises par le gouvernement dans la précédente loi de finances. Pour certains le contenu du projet de loi de finances est "vide", estimant qu'il vient seulement "rectifier les erreurs". D'autres intervenants se sont interrogés sur la flambée des prix des produits alimentaires de base comme les légumes secs, le sucre et les viandes, soulignant que des villages entiers ne sont pas raccordés aux réseaux électrique et de gaz et ne disposent pas de réseau d'assainissement au moment où les députés examinent "le budget de l'ère de l'aisance", selon eux. Ils ont demandé au gouvernement de prendre des mesures adéquates pour imposer le contrôle et lutter contre les spéculateurs tout en encourageant les petits agriculteurs et en renforçant les offices des produits alimentaires de base. Les députés ont également souligné le retard enregistré dans de nombreux projets vitaux tels les routes et les infrastructures publiques au niveau de nombreuses wilayas en dépit des sommes colossales dégagées à cet effet dans le précédent programme quinquennal, imputant la cause à "la non maîtrise de la réalisation des projets notamment au niveau des études préliminaires qui, dans la plupart des cas, cause leur arrêt et leur réévaluation financière". Concernant la santé, les députés ont exprimé des préoccupations liées au manque de centres hospitaliers spécialisés et de médecins spécialistes notamment au niveau de certaines localités de l'intérieur du pays. Certains députés se sont étonnés du recours de l'Algérie aux médecins étrangers au moment où des centaines de médecins algériens sont au chômage tandis que d'autres optent pour l'émigration à l'effet d'améliorer leur situation socioprofessionnelle. Les députés ont également évoqué le recours à des experts étrangers pour la réalisation d'études, au détriment des compétences nationales qui sont marginalisées, en dépit de leurs qualifications, soulignant que les experts étrangers confient ces études, à des opérateurs nationaux sans assurer le transfert de technologie. Concernant le secteur de la justice, un député a appelé à la réalisation "urgente" du projet de fonds national d'accompagnement judiciaire, en vue d'aider les citoyens à faibles revenus de s'acquitter des frais de procédures judiciaires. Il faut également prolonger les délais d'introduction de recours auprès du conseil de l'Etat de 15 à 60 jours, comme c'est en vigueur à la Cour Suprême, a-t-il ajouté. Les députés ont souligné la nécessité de finaliser la reforme du secteur bancaire pour permettre aux banques d'être au diapason de l'économie nationale, tout en encourageant les opérations bancaires islamiques, en vue de collecter l'argent thésaurisé par les ménages et le mettre ainsi au service de l'économie nationale. Concernant le secteur des affaires religieuses et des wakfs, un député a souligné le manque important d'encadreurs dont souffrent les mosquées, l'imam assumant seul toutes les missions religieuses quotidiennes, alors qu'il y a lieu de créer de nouveaux postes d'emploi dans ce domaine.