Le ministre français de l'Intérieur, Brice Hortefeux, a déclaré jeudi sur la chaîne française de télévision France-2 que deux Français, (des frères), ont été interpellés et placés en garde à vue en Seine-Saint-Denis "pour association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un acte terroriste". "Ils ont été interpellés pour association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un acte terroriste (...) Ils sont en ce moment même entendus", a affirmé le ministre, ajoutant que concernant l'éventualité que la France ait été visée "ils vont le dire à l'audition pendant leur garde à vue qui pourra le démontrer, ou pas". Il a en outre indiqué qu'il y a eu 85 interpellations depuis le 1er janvier et que "27 (personnes) sont aujourd'hui sous les verrous". Pour Hortefeux, "les services, notamment les services de renseignement, sont extrêmement attentifs, extrêmement vigilants" pour assurer la sécurité du pays. "Il y a un faisceau d'informations qui nous conduisent à être extrêmement vigilants", a-t-il dit, précisant que "cela a débuté à la mi-octobre, avec des renseignements de services étrangers" et précisant que 3.400 policiers et 980 gendarmes sont mobilisés dans le cadre du dispositif Vigipirate, qui se trouve au troisième des quatre niveaux d'alerte, "rouge renforcé", le dernier étant "écarlate". Le ministre de l'Intérieur a évoqué trois formes de terrorisme concernent la France) : les séparatistes basques d'ETA, "l'ultragauche", soupçonnée en Grèce dans l'envoi de colis piégés à des personnalités, ambassades et institutions européennes, et "l'islamisme radical, qui est une menace forte, réelle", a-t-il estimé. Sur les menaces d'Al-Qaïda contre la France et les otages français dans le monde, le ministre français a indiqué que les déclarations d'Oussama Ben Laden "ont été authentifiées à 99,99%"."On est maintenant sûr que ce sont des déclarations d'Oussama ben Laden, qui visaient pour la première fois exclusivement notre pays", a précisé M. Hortefeux. "Il faut dire la vérité à nos compatriotes (...) avec le souci d'informer (...), mais encore une fois, il ne faut pas s'alarmer inutilement: nous sommes actifs", a martelé le ministre. Il a ajouté que le président Nicolas Sarkozy avait décidé, lors de la réunion sur la lutte contre le terrorisme mercredi à l'Elysée, de prendre "un certain nombre de mesures complémentaires, notamment de faire plus attention au fret (aérien), aux passagers" des avions. "Il faut que nous puissions analyser plus en amont le profil des passagers (...) afin de mieux cribler les passagers qui viennent sur notre territoire. C'est indispensable", a estimé le ministre de l'Intérieur, évoquant "un certain nombre de pays (...) avec lesquels nous devons avoir davantage de renseignements sur les flux". Il y a quelques jours, dans un message repris par la chaîne de télévision, Al-Qaïda s'adressant directement au peuple français, affirmait vouloir expliquer les raisons qui justifient les menaces contre sa sécurité. Evoquant l'enlèvement des cinq Français devenus par l'AQMI, l'organisation terroriste le relie à la présence de troupes françaises en Afghanistan et la l'interdiction du voile intégral. "La prise de vos experts au Niger est intervenue en réaction à l'injustice dont vous faites preuve à l'égard de notre nation islamique", disait le message d'Al-Qaïda qui accuse la France de "s'ingérer dans les affaires des musulmans, dans le nord et l'ouest de l'Afrique en particulier". Dénonçant "le colonialisme directe et indirect dont la France fait preuve en Afrique, Al-Qaïda demande implicitement le départ des entreprises françaises présentes dans la région comme Areva. Les otages y étaient employés sur la mine d'Arlit au Niger.