Une soixantaine d'artisans, de maroquiniers et autres professionnels spécialisés participent depuis lundi, à Jijel, à la seconde édition du Salon national du cuir. Cette manifestation, initiée par la Chambre locale de l'artisanat et des métiers (CAM), présentée comme un événement à la fois économique, culturel et artisanal, se propose, selon ses organisateurs, de mettre en valeur le secteur de l'industrie du cuir et de débattre de ses perspectives. Devant se poursuivre jusqu'au 13 novembre prochain, ce salon est marqué par la présence d'artisans de quinze wilayas, du Sud du pays (Adrar, Tindouf,Ouargla, Illizi..) et de l'ouest (Oran, Tlemcen, Tiaret) où le travail du cuir reste très présent. Les stands montés dans l'enceinte des ex-galeries algériennes, au quartier populaire Calzada, présentent une panoplie d'ouvrages finement travaillés par des mains expertes, objets d'une qualité irréprochable, même s'il s'agit d'oeuvres d'artisans formés sur le tas, pour la plupart. L'un des exposants, Rachid Amari, originaire de Ouargla, a confié avoir réussi à ''placer'' sa production sur le marché étranger ''malgré des difficultés et des lourdeurs administratives ''. Porte-clefs ouvragés, cartables, attaché-case, couvertures et reliures du Livre Saint, porte- monnaie et autres curiosités estampillées ''100% cuir'', produits par cet artisan du Sud, sont exposés dans ce stand, aux côtés de produits fabriqués par d'autres participants venus d'autres régions du pays. Les agences gérant les dispositifs de soutien à l'emploi sont également présentes en force à cette manifestation. Parmi elles, l'antenne locale de l'agence nationale de gestion du microcrédit (ANGEM) qui a permis à 18 jeunes artisans de la région de Jijel de bénéficier de prêts non rémunérés (PNR) pour l'achat de matières premières, selon la coordinatrice de wilaya, Sonia Aissaoui. La représentation locale de la Caisse nationale d'assurance chômage (CNAC) a participé, de son côté, à la création de trois micro entreprises (2 à Sidi Abdelaziz et une à Jijel), employant au total neuf (9) personnes, selon son directeur Boulaarak. Sidi Abdelaziz, une petite commune côtière située à une trentaine de km du chef-lieu de wilaya, est justement devenue, en peu de temps, le '''royaume du cuir'', grâce notamment, a-t-on indiqué, au système productif local (SPL)qui a permis à cette activité de prospérer dans cette cité littorale. Des considérations historiques ont fait que de nombreux artisans de Sidi Abdelaziz ont hérité du savoir-faire lié au travail du cuir de père en fils, selon des membres de la CAM qui situent à 90 % les habitants de cette localité versés dans le travail du cuir, directement ou indirectement. Le facteur géographique a aussi plaidé en faveur du ''boom'' de cette activité à Sidi Abdelaziz où activent 71 % des artisans du cuir inscrits à la CAM au niveau de la wilaya, a-t-on assuré, notant également la disponibilité de la matière première en raison de la présence de deux unités industrielles, l'une publique à Jijel avec une capacité de production de 9 millions de pieds carrés de cuir par an, et l'autre privée à El Milia avec une capacité de 8.000 tonnes par an.Outres les artisans exposants, la CAM et les dispositifs de soutien à l'emploi, l'on note la participation à ce salon des directions des services agricoles et du Tourisme, ainsi que la tannerie-mégisserie de Jijel. L'un des mérites de cette rencontre est ''cette invitation à investir dans un créneau qui tient encore solidement la route en dépit de la concurrence étrangère en matière de production de cuir et de maroquinerie'', a commenté un visiteur rencontré sur les lieux.