La nouvelle décision israélienne de construire plus de 1.300 nouveaux logements à El-Qods occupée, a été dénoncée par les Palestiniens et plusieurs pays dans le monde qui ont fait porter à l'occupant la responsabilité de l'échec des négociations de paix directes, suspendues il y a plus d'un mois du fait de la reprise de la colonisation. L'annonce lundi d'un tel projet par la municipalité israélienne d'El-Qods a été immédiatement dénoncée par le principal négociateur palestinien Saëb Erakat, estimant que ce plan confirme l'intention du gouvernement de Benjamin Netanyahu de "détruire les négociations" de paix et de "fermer toutes les portes des négociations" avec les Palestiniens. Ce nouveau plan, qui concerne le secteur oriental de la ville sainte, s'ajoute à celui lancé le 15 octobre par les autorités d'occupation qui prévoit la construction de 238 logements pour la population juive dans deux autres quartiers de colonisation à El-Qods occupée Ramot et Pisgat Zeev. Ces projets interviennent après la fin, le 26 septembre dernier, du moratoire de dix mois portant sur le gel des nouvelles constructions dans les colonies de Cisjordanie, qui ne concernait cependant pas la ville d'El-Qods. Ils surviennent également au moment où la communauté internationale en particulier les Etats-Unis ne cessent d'appeler Israël à prolonger ce moratoire afin de débloquer les négociations directes, suspendues quelques semaines après leur reprise le 2 septembre, sous l'égide de Washington, du fait de la reprise de la colonisation. Les Palestiniens exigent un nouveau moratoire sur la colonisation, auquel se refuse jusqu'à présent le gouvernement israélien. A l'étranger, le nouveau plan sioniste a été aussi condamné par plusieurs pays et organisations estimant qu'il "sape" le processus de paix israélo-palestinien, dans l'impasse. Par la voix de son secrétaire général, la Ligue arabe a, de son côté, dénoncé le nouveau projet de constructions israélien accusant l'occupant d'être "entièrement responsable de l'échec des efforts de paix en cours dans la région". Les Etats-Unis qui ont échoué à convaincre l'occupant de freiner la colonisation en vue de faire avancer le processus de paix, se sont dit mardi "profondément déçus", après l'annonce par Israël du nouveau plan de construction de 1.300 nouveaux logements la qualifiant de "contre-productive" pour les négociations de paix. Selon le porte-parole du Département d'Etat américain, Philip Crowley, Washington "encourage les deux parties à éviter toute action pouvant détruire la confiance, y compris à travers de nouvelles constructions" dans cette ville sainte. Jugeant "vital" le déblocage de l'impasse diplomatique et la reprise des négociations, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'est dit, pour sa part, "préoccupé" par le nouveau plan israélien, à l'issue de sa rencontre lundi avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, en visite aux Etats-Unis. La nouvelle décision israélienne a également fait réagir le ministre hongrois des Affaires étrangères, Janos Martonyi, qui effectuait mardi une visite dans la région du Proche-Orient lors de laquelle il a appelé Israël à "suspendre la colonisation" dans les territoires occupés pour reprendre le dialogue avec les Palestiniens. Le diplomate hongrois a également réitéré la position de son pays soutenant l'arrêt de la colonisation juive et la reprise des négociations de paix. Une position qui reflète celle de l'Union européenne (UE) prônant la solution à deux Etats. Le nouveau projet d'Israël a été aussi dénoncé par le mouvement israélien anti-colonisation "La Paix Maintenant" qui l'a dévoilé, le qualifiant de "grande provocation". Estimant que ce plan "constitue une tentative délibérée d'Israël de torpiller les négociations de paix", une porte-parole de cette ONG, Hagit Ofran, a précisé que la grande majorité des nouveaux logements à construire est située dans le quartier de colonisation juive de Har Homa.