Plusieurs partis politiques espagnols et des associations de soutien au peuple sahraoui ont vigoureusement condamné mardi l'attaque par les forces marocaines d'un campement de résistance sahraouie près d'El-Ayoun, la capitale occupée du Sahara occidental, et demandé la comparution du président du gouvernement, Jose Luis Rodriguez Zapatero, devant le Congrès des députés (Chambre basse du Parlement espagnol). Tout en condamnant cette nouvelle agression marocaine contre la population sahraouie des territoires occupés qui a fait 11 morts et plus de 700 blessés, selon le ministère sahraoui de l'Information, le groupe parlementaire composé de la Gauche républicaine de Catalogne (ERC), de la Gauche-Unie (IU) et Initiative pour la Catalogne Verts (ICV), ainsi que Nafarroa Bai, un parti politique basque implanté en Navarre, et le Bloc nationaliste galicien (BNG) ont demandé également à Zapatero d'informer le Congrès sur les agressions commises par la police marocaine contre des journalistes espagnols au Maroc et son refus d'interdire aux parlementaires et aux médias espagnols de se rendre dans les territoires sahraouis occupés. Le président du gouvernement autonome des Iles Canaries, Paulino Rivero (CC-Coalition Canarienne), a condamné l'attaque marocaine contre le "camp de la liberté" et demandé l'intervention "urgente" de l'ONU et de la communauté internationale. M. Paulino, qui se trouvait à Londres, a affirmé que son gouvernement "condamne fermement cet acte", ajoutant que "l'Europe ne peut pas continuer à fermer les yeux" devant ce qui se passe dans les territoires sahraouis occupés et "si elle veut devenir une vraie puissance, elle doit œuvrer à la protection des droits de l'homme". De son côté, le groupe parlementaire de la Coallition Canarienne a appelé le gouvernement central de Madrid à "se positionner clairement" et à trouver, en accord avec la communauté internationale, une solution au conflit sahraoui à même de mettre fin à la "répression exercée par les forces de sécurité marocaines" contre la population sahraouie sans défense. Dans ce contexte, les nationalistes Canariens ont qualifié "d'intolérable" l'usage de la force de la part de Rabat qui "a fait fi de la Déclaration universelle des droits de l'homme, en réprimant de manière violente ceux qui manifestaient pacifiquement", et affirmé que "la situation du Sahara occidental est lamentable en dépit des nombreuses résolutions des Nations unies, restées lettres mortes depuis plusieurs années". "La communauté internationale ne peut accepter ce mauvais traitement (infligé au peuple sahraoui) et le gouvernement espagnol ne peut se contenter, une fois de plus, d'une simple explication avancée par le Maroc" concernant cette agression, ont-ils souligné. S'exprimant lors d'une conférence de presse aux côtés du leader de la Gauche-Unie (IU), Cayo Lara, l'eurodéputé de cette formation politique, Willy Meyer qui a indiqué craindre une "catastrophe humanitaire" dans les territoires sahraouis occupés, a accusé le gouvernement espagnol et l'UE de "complicité". Le Parti nationaliste basque (PNV) a lui aussi condamné "l'assaut violent et injustifié" contre le campement sahraoui de Gdaim Izik, invitant le gouvernement espagnol à réagir "immédiatement" en intensifiant les démarches diplomatiques nécessaires pour "mettre fin à cette situation et éviter de nouvelles victimes". Le groupe parlementaire de ce parti a ainsi dénoncé "l'abus" dans l'usage de la force de la part du Maroc contre une "population de réfugiés qui protestait pacifiquement". Par ailleurs, plusieurs maires socialistes de villes basques ont durement critiqué l'attaque des forces marocaines d'occupation contre le camp sahraoui et appelé le gouvernement espagnol à dénoncer cette agression qu'ils ont qualifiée de "terrorisme d'Etat".