Des élus, représentants de la société civile et des hommes politiques chiliens ont appelé le gouvernement de leur pays à rappeler immédiatement l'ambassadeur du Chili à Rabat et à geler toutes les relations bilatérales avec le royaume du Maroc, "tant que se poursuivra la répression et la violation systématique des droits humains du peuple sahraoui". Réagissant à l'attaque menée lundi matin par les forces marocaines contre le camp de Gdeim Izik (camp de la liberté), près de la ville d'El-Ayoun occupée, ces élus, représentants de la société civile et hommes politiques ont affirmé, dans une pétition, que "le Chili doit, sur un plan bilatéral, ainsi que dans le cadre de l'UNASUR (Union des nations sud-américaines) et des Nations unies, condamner énergiquement le Royaume du Maroc pour ces actes graves et brutaux". Le gouvernement chilien doit, également, agir au niveau multilatéral pour que des mesures urgentes soient prises afin de "protéger la vie et l'intégrité de la population sahraouie dans les territoires occupés" du Sahara occidental, ont-ils ajouté. "Une agression militaire grave et sauvage s'est produite ces derniers jours dans les territoires occupés illégalement par la Maroc. L'armée marocaine a mené une attaque violente et sanglante pour déloger par la force des citoyens sahraouis désarmés qui manifestaient pacifiquement dans le camp de Gdeim Izik (...). Plusieurs Sahraouis ont été assassinés par les militaires marocains et des centaines d'hommes, femmes, personnes âgées et enfants ont été blessés", ont-ils dénoncé. Après avoir relevé que la répression exercée par l'armée et les colons marocains s'est étendue à toutes les villes occupées du Sahara occidental, ils ont mis en garde contre une "catastrophe humanitaire aux proportions imprévisibles qui risque de se transformer en véritable épuration ethnique contre le peuple sahraoui". Ils ont affirmé, enfin, que l'attaque marocaine constitue une "violation unilatéral du cessez-le-feu" souscrit en 1991 par le Maroc et le Front Polisario et vise à "entraver toute issue pacifique au conflit, basée sur le respect des résolutions internationales et le droit à l'autodétermination du peuple sahraouie". La pétition est signée, notamment, par Gonzalo Taborga, président de la Commission chilienne des droits de l'homme, Hugo Gutierrez, président de la Commission des droits de l'homme à la Chambre des députés, Marcelo Diaz, président de la Commission des relations extérieures à la même Chambre, Osvaldo Andrade, président du Parti socialiste, Guillermo Teiller, président du parti communiste, ainsi que par de nombreux juristes, députés et universitaires.