La Compagnie algérienne d'assurance et de garantie des exportations (Cagex) compte commercialiser en 2011 deux nouvelles polices d'assurance, l'une relative aux opérations de Crédit documentaire (Crédoc) et l'autre aux investissements, a annoncé dimanche son PDG, Djilali Tariket. "Nous comptons nous lancer dès l'année prochaine dans l'assurance des crédoc et la garantie des investissements en Algérie et ceux algériens à l'étranger", a-t-il indiqué à l'APS en marge d'un séminaire consacré à la présentation de ces deux nouveaux produits. Cette démarche permettra de mettre à la disposition des banques, établissements financiers et investisseurs de nouvelles couvertures d'assurance en adéquation avec les nouveaux risques, telle la solvabilité des banques émettrices des lettres de crédits à travers le monde, exposées plus que jamais aux faillites, a expliqué pour sa part Akli Saim, directeur commercial de la Cagex. Pour ce dernier, la réalisation d'une opération Crédoc, vues la distance, les langues utilisées et les différences des régimes juridiques, serait "aléatoire" sans l'accompagnement d'une compagnie d'assurance qui permettra, entre autres, de partager les pertes financières susceptibles d'être subies par la banque ou par l'exportateur. La loi de finances complémentaire 2009 (LFC2009) a fait du Crédoc un moyen de paiement pour les opérations du commerce extérieur, selon lequel l'exportateur et l'importateur sont cautionnés par leurs banques, limitant ainsi les risques de livraisons impayées ou de marchandises payées mais non livrées. Deux types de risques seront couverts par l'assurance Cagex, selon la même source. Il s'agit des risques commerciaux relatifs notamment à la carence, à la cessation de paiement et au règlement judiciaire, ainsi qu'à la faillite de la banque émettrice. Les risques non commerciaux sont également concernés par le nouveau produit, qui devra couvrir "tout acte ou décision du Gouvernement de la banque émettrice faisant obstacle au transfert de devises ou toute intervention, redressement ou poursuite de cette banque par les autorités gouvernementales", a-t-on encore expliqué. En cas de non paiement par la banque à l'échéance convenue, la Cagex, poursuit son directeur commercial, indemnise l'exportateur à hauteur de 90% du montant des pertes subies. Pour parvenir à satisfaire ces nouveaux besoins financiers, la Cagex "compte beaucoup sur ses deux principaux partenaires que sont l'Iciec (compagnie islamique pour l'assurance des investissements et la garantie des exportations) et l'Aiecgc (compagnie arabe ayant la même vocation)", dira M. Tariket. Présents à la rencontre, les responsables de ces deux compagnies d'assurance ont exprimé leur disponibilité à soutenir la démarche de la Cagex. "Nous voulons être partie prenante dans l'assurance crédoc et la garantie des IDE en Algérie parce que c'est un marché que nous connaissons bien et que nous jugeons prometteur", a déclaré à l'APS Mourad Mizouri, représentant de l'Iciec. Cette dernière, filiale de la Banque islamique du développement (BID), assure depuis cinq ans les projets d'une société pharmaceutique jordanienne activant en Algérie. Expliquant une éventuelle coopération dans ce sens, il dira que "si une banque algérienne rechigne sur le paiement d'un opérateur par le biais d'une banque au Bengladesh, l'Iciec peut lui apporter son assurance pour aller ensuite se réassurer chez la cagex". Le représentant de l'Aiecgc, Fathi Chatti a, pour sa part, indiqué que la couverture des exportations algériennes ne représentait que 0,35% des couvertures de la compagnie, soit quelque 18 millions de dollars tandis que les couvertures des importations avoisinent les 157 millions de dollars. En dépit des efforts visant à encourager les exportations hors hydrocarbures, ces dernières ne représentent que 2,5% de l'ensemble des ventes de l'Algérie à l'étranger, soit moins d'un milliard de dollars/an. Sur un millier d'exportateurs algériens, seulement 100 sont assurés par la Cagex, crée en 1996 pour promouvoir l'exportation algérienne.