L'Union nationale des transporteurs (UNAT) a annoncé mardi à Alger son intention d'organiser mardi prochain une journée de protestation qui concernerait tout le réseau de transport routier à travers le pays "après l'échec des tentatives de dialogue avec la Société de gestion de la gare routière d'Alger (SOGRAL). Dans une déclaration à l'APS, Brahim Ould Omri, un des membres du bureau national de l'UNAT a indiqué que cette décision intervenait suite au "refus par SOGRAL de dialoguer avec le syndicat et à la non prise en charge des revendications exprimées", consistant essentiellement en "la révision des augmentations appliquées aux transporteurs et le coût exorbitant de l'exploitation des quais de la gare routière du Caroubier".La tarification appliquée qui dépasse "900.000 dinars/an pour chaque bus mènera à l'augmentation du prix du billet, ce qui aura un "effet négatif sur le pouvoir d'achat du citoyen", a-t-il estimé. "La loi régissant les gares routières prévoit que l'augmentation des tarifs de transport doit se faire en concertation avec les opérateurs et en cas de désaccord, il y a lieu de recourir à la Direction de la concurrence et des prix", a-t-il ajouté. L'Union considère l'annulation mardi prochain des dessertes routières comme ultime solution, après "l'épuisement de toutes les voies du dialogue avec SOGRAL, engagé par le syndicat depuis plusieurs mois", a affirmé l'Union, soulignant que la balle se trouvait maintenant dans le camp de SOGRAL. L'Union a également réaffirmé sa volonté "d'aller plus loin", en cas de non satisfaction des revendications exprimées et d'entrer en grève nationale illimitée, "chose que nous espérons éviter", a assuré Ould Omri. Pour sa part, SOGRAL a réfuté les propos rapportés par l'UNAT. M. Maloufi Mohamed, collaborateur du directeur général de la société a qualifié les actions prévues par le syndicat d'"absurdes". Il a indiqué à ce propos que l'augmentation, ayant fait l'objet de contestation, "ne dépasse pas 40 dinars/jour contre 5 dinars", ce qui représente, a-t-il dit, "un prix symbolique d'autant plus qu'il s'agit de quais gardés". "Ce que demandent les transporteurs est impossible, car ils veulent traiter avec la société en tant que partenaires sociaux alors que le seul critère dans cette relation est le registre de commerce", a souligné M. Maloufi. Le responsable a nié l'interruption du dialogue par SOGRAL, annoncée par le syndicat, soulignant que "plusieurs rencontres ont eu lieu avec les représentants des transporteurs tout au long de l'année dernière". Il a ajouté que le nombre de signataires de la requête "n'a pas dépassé 77 opérateurs sur 350". "La plupart d'entre eux ont souligné qu'ils ne sont pas concernés par ce mouvement de contestation et qu'ils ont du signer la requête sous la pression", a-t-il ajouté. La majorité des transporteurs ont souligné qu'ils "reprendront leur travail de façon ordinaire mardi prochain et certains ont même exprimé la volonté d'augmenter les heures de travail", a indiqué le responsable. Le préavis de l'UNAT résulte "de l'appréhension de certains opérateurs du transport des conditions et de la nouvelle tarification de location prévue par SOGRAL à partir de 2014", a estimé le même responsable. Dans le même contexte, M. Maloufi a indiqué que les commerçants de la gare routière du Caroubier ont, pour leur part, affiché leur intention d'organiser un mouvement de protestation contre la nouvelle tarification de location fixée à 2000 Da le m2 alors qu'elle ne dépassait pas avant les 600 Da le m2. La nouvelle tarification "est très raisonnable par rapport aux prix du marché qui oscillent entre 6000 et 10.000 Da le m2. Sachant que la plupart des propriétaires de locaux recourent à la sous-location à des prix doublés, ajoute le même intervenant.