Les trois syndicats des transports ont décidé de surseoir à leur mouvement de protestation prévu aujourd'hui. Cette annonce a été faite dans la soirée de vendredi par le ministère des Transports dans un communiqué de presse. Le département de Amar Tou s'est engagé à prendre en charge les revendications exprimées par la coordination des syndicats des transports, mais «dans les limites de ses attributions». Le communiqué de presse du ministère des Transports, repris par l'APS, demeure ambigu, en ce sens où le département de Amar Tou n'a rien dit sur les principales attentes exprimées par les syndicats, à savoir le maintien de la suspension de nouvelles lignes, la tarification et l'entrée de nouvelles sociétés privées dans le transport urbain, dont certaines sources ont évoqué avec insistance le transporteur des étudiants Tahkout. «Les mesures arrêtées dernièrement par le ministère des Transports résultent de la volonté de l'administration d'améliorer davantage la prise en charge effective des déplacements quotidiens des citoyens en termes de disponibilité de moyens de transport, de confort, de sécurité et de régularité, conformément à la loi qui détermine notamment le service public», lit-on dans ce communiqué. Quelles sont les mesures prises ? Le ministère n'a pas jugé important de les rappeler. Selon les syndicats, il s'agit principalement d'une instruction adressée aux directions des transports de wilaya dans laquelle la tutelle demande l'ouverture de nouvelles lignes de transport. Ce qui a suscité la colère des transporteurs, avant d'appeler à une grève générale pour le 27 septembre. A travers son communiqué, le ministère se dit disponible et ne ménagera aucun effort «pour la mise en place des conditions exigées par la prise en charge satisfaisante des besoins des usagers et toutes les dispositions administratives nécessaires seront prises pour assurer le strict respect des termes de la loi et l'intérêt général du citoyen». Le ministère des Transports a rappelé, selon l'APS, dans ce cadre qu'il n'a pas manqué de «porter ces préoccupations à l'ensemble des syndicats des transporteurs, régulièrement et même irrégulièrement constitués, lors des audiences qu'il leur a accordées collectivement ou individuellement», en soulignant qu'il leur a exprimé à cet effet «tout l'intérêt qu'il accorde au traitement des seuls dossiers jugés objectifs qu'ils lui ont exposés et ce dans les limites de (ses) attributions». Le ministère a indiqué qu'il a noté «avec satisfaction la raison qui a prévalu pour les déclarations écrites qu'il a reçues à ce sujet, en date du 24 septembre 2009, émanant des trois syndicats des transporteurs suspendant ou annulant leur préavis d'une journée de protestation qu'ils projetaient d'organiser le 27 septembre 2009 à Alger, Boumerdès, Blida et Tipaza». L'appel de l'Unat d'Alger De son côté, le bureau de la wilaya d'Alger de l'Union nationale des transporteurs a annoncé hier, dans un appel, dont une copie a été transmise à notre rédaction, la suspension de la grève jusqu'à nouvel ordre. «Sur la base de la réunion tenue le 23 septembre entre le président du bureau de l'organisation nationale des transporteurs algériens et le président du bureau de l'union nationale des transporteurs ainsi que le directeur des transports de la wilaya d'Alger, au siège de la direction des transports, où nous avons constaté la prise en charge de la totalité des nos préoccupations, et ce, selon les compétences de la direction des transports, nous appelons les transporteurs de la wilaya d'Alger à surseoir à la journée de protestation programmée le 27 septembre jusqu'à nouvel ordre, en attendant la prise en charge de nos revendications au niveau du ministère, de la direction générale des impôts et de l'Agence nationale de soutien à l'emploi de jeunes», a souligné le bureau syndical dans son appel, sur lequel deux cachets sont apposés, celui du bureau d'Alger de l'Unat et de l'ONTA (Organisation nationale des transporteurs algériens). Al'exception de ces deux bureaux d'Alger, les autres organisations syndicales ayant adhéré à ce mouvement de protestation n'ont pas fait connaître encore leur position. Les responsables du bureau de l'union nationale des transporteurs, se trouvant à la gare du Caroubier, se disent non informés par les décisions du ministère et celles de ses bureaux locaux. Le vice-président de l'UNTA considère plutôt que la grève est maintenue. Les revendications de la coordination Pour rappel, l'appel à la grève a été lancé par la coordination des syndicats de transporteurs, nouvellement créée, réunissant en son sein l'union nationale des transporteurs (UNAT), la commission nationale du transport et l'Organisation nationale des transporteurs algériens (ONTA). La coordination voulait contrecarrer «les décisions du ministère des Transports et amener le premier responsable du département, Amar Tou, à la table des discussions».Le mécontentement est né également de l'octroi à un opérateur privé de plus de 500 lignes, notamment dans le grand Alger. Une décision qui a été critiquée pour ses conséquences sociales, des milliers de jeunes ayant bénéficié dans le cadre du soutien à l'emploi des prêts pour acheter des bus afin d'assurer le transport urbain et interwilayas risquent de se retrouver en chômage. «C'est de la concurrence déloyale que de mettre en service de nouveaux bus dans des lignes déjà saturées. Qu'allons-nous gagner ? Déjà que les transporteurs sont déficitaires. Ils travaillent pour survivre et amortir leur crédit seulement», avait tenu à déclarer le président de la nouvelle coordination lors d'une conférence de presse organisée fin août. Contacté, un responsable au ministère des Transports nous demande de se référer seulement aux termes du communiqué de presse diffusé vendredi. Tout autre complément d'information au sujet de cette affaire devra faire l'objet d'une demande écrite transmise au ministère.C'est la règle de communication et d'information établie avec la presse.