Les transporteurs de voyageurs ne décolèrent pas. Pour cause, les syndicats qui les représentent réaffirment que la date du 27 septembre sera une journée de protestation. Ils ajoutent que la seule chose qui puisse les amener à changer d'avis est que le ministère des Transports accepte de les recevoir. Cette annonce a été faite en présence des représentants des directeurs des transports des 48 wilayas du pays et ceux des syndicats des transports, l'Union nationale des transporteurs (Unat), l'Organisation nationale des transporteurs algériens (Onta), l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa) réunis jeudi au siège de l'Agence nationale de la promotion du commerce international (Algex). Pour rappel, la grève du 27 concernerait Alger, Boumerdès, Tipasa et Blida. La réunion avait pour objectif d'informer les autres bureaux de la dégradation des conditions de travail des transporteurs dans les wilayas du centre du pays et les appeler à les soutenir et être solidaires avec eux. Lors de cette rencontre, les 3 syndicats ont réaffirmé qu'ils feront un front pour atteindre leurs objectifs. Le président de l'Onat, Mohand Aït Aïder, a indiqué que “même si la situation est alarmante, nous privilégions le dialogue et la concertation avant la protestation. C'est vrai que l'administration que nous avons n'est pas facile, mais nous optons pour le règlement à l'amiable des conflits et nous préférons voir avec les directeurs des transports et les walis avant de sortir dans la rue”. Les syndicalistes ont, par ailleurs, assuré que la tutelle ne s'est pas manifestée pour répondre à leurs doléances, mais pour annoncer l'ouverture de nouvelles lignes. Cette annonce a fait l'effet d'une douche froide sur les transporteurs. L'inquiétude des transporteurs ne vient pas de l'initiative du ministère d'ouvrir de nouvelles lignes, mais de la distribution anarchique des transporteurs sur des lignes déjà saturées. En outre, les transporteurs font savoir qu'ils s'opposent à l'arrivée de nouveaux transporteurs sur le marché car, selon eux, ils sont déjà assez nombreux. Le nombre de transporteurs est de 70 000 sur tout le territoire national, ont-ils tenu à rappeler. M. Si Billal, membre du bureau national, soulève de son côté “une certaine contradiction” dans les décisions prises par la tutelle, comme “la suppression des bus de 18 places et de 30 places”. Il s'est avéré, lors de cette réunion, que la colère et le ras-le-bol des transporteurs des 4 wilayas du Centre sont aussi forts que ceux des autres représentants des transporteurs des autres wilayas, ces derniers menaçant de rejoindre le mouvement de protestation. “Si les choses ne bougent pas, le mouvement de protestation touchera tout le territoire national car nos problèmes sont partout les mêmes.” DJAZIA SAFTA