Le tribunal criminel près la Cour d'Alger a repris mercredi après midi l'examen de l'affaire du naufrage en 2004 du cargo "Bechar" de la Compagnie nationale algérienne de navigation (CNAN). Le tribunal a auditionné l'ex-PDG de la CNAN accusé avec six autres directeurs de la compagnie, d'avoir mis en service un navire en mauvais état et insuffisamment équipé et dont la validité du titre de sécurité avait expiré. Pour l'ex-PDG, le Bechar n'était pas navigable et qu'il était à l'arrêt au port depuis 10 mois" de même que le navire "Batna" qui stationnait au port depuis trois ans soit avant 2004". Il a poursuivi qu'un arrêt technique avait été signé le 11 novembre 2004 avec l'entreprise nationale de réparation navale (ERENAV) de Bejaia dont l'entrée en vigueur était prévue le 25 novembre du même mois, mais le navire a fait naufrage le 13 novembre, a-t-il dit. L'ex-PDG a démenti l'hypothèse "d'une incompétence professionnelle" de l'équipage de sécurité du navire, comme évoqué par l'arrêt de renvoi, d'autant plus, a-t-il dit, que tous les membres "de l'équipage étaient titulaires de certificats agrées par le ministère des Transports". Concernant l'aspect technique du navire qui, selon l'arrêt de renvoi, est l'une des causes principales du naufrage, l'ex-PDG a affirmé que le groupe électrogène ainsi que le moteur du bateau "étaient en bon état". "Aucune défaillance technique n'est à l'origine de ce naufrage". " Si cette défaillance venait à être établie cela signifierait que nous connaissions le sort du navire et que nous n'avions pas agi", a-t-il insisté. Il a accusé les services des gardes-côtes qui, selon lui, "avaient autorisé le navire à quitter le port alors qu'ils étaient au courant de ses avaries techniques". L'ex-PDG a évoqué par ailleurs les conditions climatiques comme cause principale du naufrage notamment "la tempête du 13 novembre 2004 (jour du naufrage) où la vitesse du vent avait atteint les 100 km/h, selon les bulletins météorologiques". Il a en outre imputé le naufrage à la réaction tardive de l'équipage pour demander l'aide et signaler toute défaillance technique. L'ex-PDG de la compagnie a affirmé que les effectifs du navire étaient assurés et que l'appareil figurait sur une liste de plusieurs bateaux destinés à la vente après réparation. Le procès des autres accusés, en l'occurrence le directeur de l'armement et technique, le directeur technique des navires, l'inspecteur technique du "Bechar" le directeur de l'armement de navires et l'ingénieur technique devra se poursuivre. L'audience a du être suspendue prés d'une demie heure en raison d'une altercation verbale entre le juge et un des avocats de l'ex-PDG de la compagnie.