Le Collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens(CNPJDPI) et la Plateforme des ONG Françaises pour la Palestine, ont lancé samedi une campagne aux dons pour soutenir l'initiative "Un bateau français pour Ghaza" destinée à briser le blocus imposé par les israéliens à la population de ce territoire occupé vivant des conditions indignes et inacceptable en termes de droits humanitaires et politiques.Dans un manifeste rendu public, le collectif souligne qu'au moment où Ghaza est assiégée depuis plus de trois ans, "les organisations du collectif national s'engagent à rejoindre la deuxième flottille de la liberté qui partira pour Ghaza au printemps 2011 en affrétant un ou plusieurs bateaux français". "Parce que nous refusons de voir 1 million et demi de personnes sous blocus, parce que la communauté internationale doit imposer la levée totale du blocus de Ghaza, parce que nous n'acceptons pas que nos Etats se contentent de paroles jamais suivies d'actes, parce que la première Flottille de la liberté a montré qu'une action citoyenne peut rompre le mur de l'indifférence, nous nous associons à l'initiative " un bateau français pour Ghaza", pour briser le siège illégal de la bande de Ghaza, au nom du droit et de la justice", lit-t-on dans le manifeste. "Il est urgent que l'Union européenne agisse concrètement pour que les droits humains et le droit international soient au coeur du processus de paix au Moyen-Orient", ajoute le collectif qui demande également "un appui fort"de la part du gouvernement français pour permettre aux bateaux d'accoster à Ghaza. Ce bateau se joindra à la Flottille de la Liberté, organisée par la Coalition internationale, organisatrice de la première flottille et qui, fondée au départ par 5 organisations, regroupe actuellement une soixantaine d'associations françaises et des mouvements de solidarité de nombreux pays d'Europe, des Amériques et d'Asie. Le collectif et la plateforme des ONG qui oeuvrent en coordination avec le réseau des ONG palestiniennes des droits de l'homme, relève par ailleurs que le siège sur Ghaza, est "une punition collective imposée à une population civile punie pour avoir voté démocratiquement et en toute transparence, mais avec des résultats qui n'ont pas eu l'air de convenir aux puissants du monde". Dans leur appel, les deux mouvements rappellent que l'opération "Plomb durci" mené par Israël en décembre 2008 "a aggravé une situation déjà intolérable". Ils citent dans ce contexte le rapport de la mission des Nations unies menée par le juge Goldstone qui affirme que "des actes assimilables à des crimes de guerre et peut-être, dans certaines circonstances, à des crimes contre l'humanité ont été commis par les forces armées israéliennes". 1500 personnes ont été tuées, dont 82% de civils, 4 100 logements détruits, 17 000 endommagés. Aujourd'hui le blocus se poursuit et la reconstruction, de la bande de Ghaza n'est pas possible du fait du refus israélien d'autoriser l'acheminement de matériaux de constructions indispensables à la reconstruction d'un territoire en ruine. Sur une liste de 4 000 produits autorisés par Israël (avant le siège imposé en juin 2007) 30 à 40 seulement sont tolérés, les exportations sont quasiment inexistantes et l'économie est sous asphyxie. Les besoins financiers étant élevés pour affréter les navires et acheter le matériel humanitaire nécessaire, (maisons et écoles préfabriquées et médicaments spécifiques), le collectif appelle à "un grand effort de solidarité" pour soutenir cette initiative. La coalition de la flottille de la liberté pour Ghaza a été créée en avril 2010, à l'initiative de la première flottille composée de plusieurs bateaux civils, transportant des centaines de personnes parties briser pacifiquement le blocus dont les Nations unies ont exigé la levée. La flottille a été attaquée par l'armée israélienne dans les eaux internationales le 31 mai 2010. L'assaut s'est soldé par plusieurs morts.