Plusieurs participants au premier colloque international sur la philosophie et post modernité en Afrique ont proposé, dimanche à l'université d'Oran, la création d'un réseau africain d'études philosophiques. La création de ce réseau a pour objectif de faire participer les recherches et les études philosophiques en Afrique aux programmes de développement global dans ce continent, a estimé Benmeziane Bencherki, président du comité d'organisation de cette rencontre initiée par les écoles doctorales "Société et religion" et "Sciences humaines et sociales" de l'université d'Oran. Cette initiative, valorisée par plusieurs participants africains à cette manifestation, vise également à faire entendre la voix des penseurs africains au sein des sociétés africaines et l'intégration de leur réseau aux autres différents réseaux de recherche scientifique, à l'instar des réseaux de sociologie et d'économie, ainsi que d'autres sciences, a ajouté la même source. La chercheuse spécialisée dans les perceptions philosophiques pour le développement, Mme.Irma Julienne Angue-Medoux du Gabon a considéré que la création d'un espace africain de communication entre les chercheurs dans les questions philosophiques est "une chose importante et nécessaire" pour encourager la construction d'une pensée commune de l'Afrique. Elle a ajouté que cette initiative permettra de "renforcer les canaux de pensée et de dialogue avec les autres en respectant les normes africaines autonomes, notamment faire rupture avec l'imitation intellectuelle instaurée par les anciennes politiques coloniales dans ce continent et la mondialisation occidentale". Le professeur Mohamed Abbou, membre du conseil constitutionnel a abordé les visions critiques que doivent prôner les penseurs africains dans l'opération de réflexion, afin de permettre la production d'une pensée africaine génératrice de richesses, adaptée aux inspirations de l'Afrique à travers ses ressources et ses propres méthodes. Il a souligné dans une communication intitulée "Afrique: de Goré (île au Sénégal) à Gao (Mali)", le rôle de la philosophie et la pensée dans le développement des méthodes de dialogue multiculturel à partir d'un modèle africain issu d'une perception africaine loin des conséquences des politiques coloniales et des thèses de la mondialisation. Les participants à ce colloque de trois jours traitent également de la problématique de la modernité et la post modernité en Afrique d'un point de vue philosophique et de la vision de l'occident là dessus en tant que "producteur des outils techniques et technologiques et gestionnaire de la mondialisation économique". Des thèmes seront également abordés comme le développement social en Afrique et ses mutations et les perspectives de développement de la coopération scientifique sud-sud, et la présentation de modèles sur l'expérience en Amérique latine dans l'opération de développement de la pensée qui répond aux aspirations des peuples. A noter que ce colloque est marqué par la présence de plusieurs chercheurs des universités algériennes et une large participation africaine représentée par des spécialistes en philosophie de Tunisie, Niger, Sénégal, Egypte, Gabon, Cameroun, ainsi que de la France et d'ESpagne.