Les participants aux débats de la 8e Conférence mondiale ouverte contre la guerre et l'exploitation ont plaidé, dimanche à Alger, pour l'instauration d'une solidarité syndicale internationale afin de faire face aux effets de la crise économique mondiale sur les travailleurs. Nour Mohamed, membre de la Ligue de gauche en Afghanistan, a souligné le besoin "pressant" des travailleurs afghans d'un soutien de la part du mouvement syndical international, relevant que la guerre tragique "imposée au peuple afghan", avec son cortège de misère et de destructions, "n'a épargné ni les femmes, ni les enfants". "Les événements tragiques en Afghanistan ont fait 100.000 morts, des milliers de chômeurs et entraîné l'augmentation du nombre de drogués, même parmi les enfants", a-t-il affirmé. "L'Afghanistan compte 160.000 enfants drogués. 30% des enfants sont privés d'école et 35% n'ont pas accès à la santé", a-t-il ajouté. Pour M. Nour, la mise en place d'un comité international de solidarité avec le peuple afghan est indispensable. Hachemi Settaoui, membre du Syndicat des travailleurs du secteur de l'électricité à Bassorah en Irak, a soulevé, de son côté, la question de "l'absence" de libertés syndicales en Irak, malgré, a-t-elle dit, le départ du régime baâthiste qui avait instauré une situation de "déni de droits syndicaux aux travailleurs irakiens". Elle a appelé, à cet égard, à un soutien des organisations syndicales mondiales pour promouvoir le "droit des travailleurs irakiens à s'organiser et à se défendre". Filina Sir, responsable d'une organisation syndicale haïtienne, a déploré, pour sa part, la situation "dramatique" du peuple de Haïti, en butte à la misère et aux maladies. Selon lui, la présence d'unités militaires étrangères sous couverture de l'Onu est une "colonisation" qui empêche ce pays, a-t-il dit, de s'affranchir de la tutelle étrangère. "Cette occupation sert les puissances impérialistes et leurs intérêts", a-t-il estimé, ajoutant que "la situation prévalant en Haïti ne cesse de s'aggraver". Maisael Palma, syndicaliste mexicain, s'est dit très préoccupé par les récentes mesures gouvernementales prises dans son pays dans les domaines de l'agriculture et de l'industrie, estimant que ces mesures risquent de provoquer la "destruction" de ces secteurs. Il a également évoqué "la volonté du gouvernement mexicain de privatiser des grands centres touristiques". Jean Marcone, secrétaire national du Parti ouvrier indépendant de France, est revenu, quant à lui, sur le mouvement social ayant accompagné l'adoption en France de la nouvelle loi sur le régime des retraites. Il a relevé, dans ce cadre, que les partis de gauche en France ont adopté une démarche basée sur les "amendements" au lieu, a-t-il dit, de prendre en charge les revendications de millions de manifestants qui rejetaient cette nouvelle loi. Il a soutenu que ce mouvement social de protestation "risque de reprendre à n'importe quel moment", du fait, selon lui, qu'on veut "remettre en cause les acquis sociaux des travailleurs pour résorber la crise économique". Quatre-cents participants, dont plus de 230 venus de 60 pays étrangers, prennent part à la 8e Conférence mondiale ouverte contre la guerre et l'exploitation, qui doit être clôturée lundi par l'adoption de "l'Appel d'Alger contre la guerre et l'exploitation".