La 8e Conférence internationale contre la guerre et l'exploitation s'est tenue hier, à Alger, en présence de 400 participants, dont 230 étrangers venus d'une soixantaine de pays. La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, et le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta), Abdelmadjid Sidi Saïd, ont mis à nu hier à Alger les défaillances du système ultralibéral. Intervenant à l'ouverture des travaux de la 8e Conférence mondiale ouverte contre la guerre et l'exploitation, les deux conférenciers sont revenus longuement sur la crise du système capitaliste qui est, selon eux, la cause de la crise financière mondiale. Dans sa communication, Mme Hanoune qui a souligné cette défaillance, a dénoncé le Plan d'ajustement structurel imposé, selon elle, par le Fonds monétaire international (FMI). Elle a réitéré son appel à la réouverture, dans le cadre de la nouvelle orientation économique du pays, des 500 entreprises fermées ces dernières années. Dans ce même contexte, elle a re-appelé à la nationalisation des complexes El Hadjar et ArcelorMittal ainsi que l'entreprise Lafarge, tout en dénonçant l'utilisation des dettes des entreprises publiques pour congédier les travailleurs. De son côté, le patron de la Centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi Saïd, n'a pas épargné le système ultralibéral. «Si la compétition économique est devenue le but ultime de l'ultralibéralisme (...) force est de constater que l'être humain a disparu de la liste des objectifs assignés à l'économie, au commerce et à la finance et avec eux, toute référence à sa liberté, à sa dignité et à sa sécurité économique et sociale», a-t-il dit. Pour lui, la croyance la plus fondamentale de la doctrine ultra-libérale est que le marché constitue l'instance régulatrice suprêmes des affaires du monde, celle qui doit dicter en dernier ressort la direction des entreprises et la politique économique des Etats. «Nous avons affaire à des pompiers pyromanes arrosant d'essence un moteur auquel ils ont mis le feu avec la conviction de le voir redémarrer», a-t-il ironisé. Selon lui, l'économie mondiale est toujours en proie à une profonde crise qui se propage à travers toutes les économies et dans certains pays, la situation est devenue dramatique. Les salariés en font les frais en perdant leur emploi et leur logement. L'intervenant a ensuite souligné que l'implosion des marchés financiers a provoqué une augmentation considérable du chômage pouvant aller jusqu'à 50 millions de chômeurs de plus dans le monde. Pour y faire face, M.Sidi Saïd a plaidé pour une économie juste et équitable à travers, entres autres, des politiques actives du marché du travail et l'encouragement des investissements publics. Il suggère de mettre en oeuvre un plan de relance et un programme de croissance durable coordonné au niveau international et de réformer les institutions internationales (FMI, OMC...) pour instaurer une gouvernance économique mondiale efficace et responsable. Abdelmadjid Sidi Saïd a souhaité, en outre, l'organisation d'une rencontre internationale susceptible de traiter des politiques économiques et sociales au niveau international. Pour sa part, le coordinateur de l'Entente internationale des travailleurs et des peuples, M.Daniel Gluckstein, a dénoncé la destruction des économies et la généralisation des pillages qui finissent par être fatales pour des milliers des travailleurs.