La situation dramatique vécue par les Palestiniens détenus dans les geôles israéliennes et la sensibilisation de la communauté internationale sur le sort qui leur est réservé par Israël ont constitué les axes dominants des travaux du Forum international de soutien aux détenus palestiniens qu'a abrité Alger. Les nombreuses personnalités politiques arabes et étrangères qui se sont exprimées, lors des travaux de cette rencontre étalés sur deux jours, ont été unanimes à souligner l'importance de cette question qui "devrait être au centre des préoccupations des instances internationales" pour contribuer à la libération de ces détenus emprisonnés pour avoir revendiquer leurs droits légitimes à la liberté et l'indépendance, relèvent les observateurs. Le secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN), Abdelaziz Belkhadem, a ainsi relevé que l'organisation de ce colloque "témoigne d'une prise de conscience de la tragédie et des souffrances" endurées par ces détenus et dénoncé la politique de "deux poids deux mesures" qu'adoptent les instances internationales face à la cause palestinienne. La solidarité avec les détenus palestiniens implique la défense de la légalité internationale et l'application effective de la charte des Nations unies sans exclusive", a-t-il estimé. M. Ali Fayçal, membre de la direction du Front démocratique pour la libération de la Palestine (FDLP), a révélé de son côté que le quart du peuple palestinien à séjourné dans les prisons et geôles d'Israël, depuis le début de la colonisation. Le nombre de femmes palestiniennes emprisonnées par Israël, depuis la colonisation, dépasse les 10.000 détenues, dont 56 croupissent toujours dans les geôles, selon un décompte établi par le Front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP). La bande de Ghaza et la Cisjordanie sont érigées, aujourd'hui, en "d'immenses prisons à ciel ouvert", a par ailleurs ajouté M. Faycal, soutenant qu'il existe des "preuves concrètes" sur l'utilisation de détenus palestiniens comme des "cobayes pour tester des nouveaux médicaments". M. Fayçal a, en outre, souligné au même titre qu'Abla al-Barghouthi, épouse du secrétaire général du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), Ahmed Saadate, la nécessité de placer la question des prisonniers palestiniens "au cœur des préoccupations de l'Autorité palestinienne et de l'OLP" et qu'il doit constitué "un prealable aux négociations avec Israël". Les différents intervenants ont également mis l'accent sur "la nécessaire unité" qui doit caractériser les rangs palestiniens. La présidente honoraire du Sénat Belge, Mme Anne-Marie Lizin a soutenu, dans cet ordre d'idée, que l'initiative algérienne d'organiser ce forum offre "une occasion unique aux Palestiniens pour faire un pas vers l'unité et se pencher sur les problèmes qui leurs sont communs". La sénatrice française du Parti des Verts, Alima Boumediene-Thiery a souhaité, pour sa part, que cette rencontre puisse "créer les conditions d'une convergence pour sensibiliser la communauté internationale sur la situation tragique des détenus palestiniens (...) et faire connaître la réalité prévalant en Palestine". Elle a soutenu, dans ce cadre, la nécessité "d'agir pour faire admettre le droit à la résistance reconnu par le droit international", estimant qu'on "ne peut pas parler de paix, si Israël ne libère pas les détenus". La représentante du Mouvement écologique a de plus déploré que la résolution votée par le Parlement européen abrogeant l'accord d'association entre l'Union européenne et Israël, adoptée en 2002, ne soit pas suivie d'effet à ce jour. L'ancien émissaire des Nations unies, Lakhdar Brahimi, a pour sa part appelé sur les ondes de la Radio nationale au boycott d'Israël par la communauté internationale qui est à même de "constituer une solution au problème palestinien". "C'est un travail de longue haleine. C'est à l'image de ce qui s'est passé en Afrique du Sud lorsque cette dernière appliquait la politique de l'Apartheid", a-t-il souligné.