Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a annoncé, mercredi à Berlin, la création "immédiate" d'une commission mixte algéro-allemande. Lors d'une conférence de presse animée conjointement avec la chancelière allemande, Angela Merkel, à la chancellerie fédérale, le chef de l'Etat a indiqué que l'Algérie et l'Allemagne ont décidé "d'un commun accord" de la créer "immédiatement" une commission mixte algéro-allemande. "Depuis l'année dernière exactement, la commission mixte, qui était convenue, était à l'étude à Alger", a rappelé le président de la République, expliquant qu'elle permettra de faciliter et d'accélérer l'installation, en Algérie, des entreprises allemandes "qui ne se sont pas encore manifestés et avec lesquelles nous sommes en contact". Il a aussi estimé qu'un "certain nombre de dossiers ont beaucoup progressé lors de ces dernières semaines" entre les deux pays, relevant que Mme Merkel "les soutient aussi bien avec les entreprises". "Nous voulons avoir un partenariat multiforme, global et mutuellement bénéfique", a soutenu le chef de l'Etat, soulignant que les deux parties ont constaté que les relations politiques étaient "excellentes" et, par conséquent, les relations économiques et culturelles "le seront également". Au sujet de son entretien avec la chancelière Merkel, le président Bouteflika a indiqué que cet échange a été "extrêmement important" sur le plan des relations bilatérales mais aussi les questions régionales et internationales d'intérêt commun. "A ma première visite en 2001, nous avions eu l'occasion d'asseoir les bases de la coopération entre nos deux pays et plus exactement de les renforcer. Nous avons assis ces bases et je viens pour les renforcer davantage et de consolider ce qui a été fait depuis la visite de Mme Merkel à Alger en 2008", a-t-il dit. Il a ajouté avoir abordé, lors de l'entretien, "les projets immenses sur lesquels nous travaillons ensemble, notamment celui de Desertec que nous allons approfondir d'un commun accord". Pour le chef de l'Etat, le déjeuner offert en son honneur, auquel étaient conviés des hommes d'affaires, est "une occasion pour donner une impulsion aux relations économiques". "Nous attendons de l'Allemagne la formation de notre jeunesse et le transfert de la technologie et elle est prête à le faire. Nous attendons également la contribution de l'Allemagne à l'édification de l'économie algérienne et au développement des secteurs hors hydrocarbures et l'Allemagne est prête à le faire avec nous", a-t-il encore dit. Le chef de l'Etat a souligné, par ailleurs, que sur le plan international, il a abordé avec la chancelière la question du Sahara occidental et la situation au Soudan ainsi que des questions d'intérêt commun. Il a affirmé que concernant les problèmes de paix et de sécurité dans le monde, "il n'y a pas beaucoup de marge entre l'Union africaine et l'Union européenne". En réponse à une question d'un journaliste sur le soutien de l'Algérie à la candidature de l'Allemagne pour un siège permanent au sein du Conseil de sécurité, il a estimé que la réforme de l'ONU se pose au niveau de l'Union africaine (UA), relevant que "la doctrine de l'UA est connue de tous" et que "les effets, qui sont conséquents à la Deuxième Guerre mondiale, doivent être dépassés maintenant". "L'Allemagne, a-t-il dit, doit trouver sa position en tant que membre permanent du Conseil de sécurité" de l'Onu. Interrogé sur la situation en Côte d'Ivoire, le président Bouteflika a relevé qu'il a des "relations d'amitié avec le président ivoirien" mais, a-t-il déploré, dans la situation actuelle, "la démocratie est en cause", ajoutant qu'il n'a pas une position "personnelle" et que l'Algérie "ne se prononcera pas avant l'Union africaine.