L'Association des grands invalides de la guerre de libération nationale a appelé mercredi à Alger les autorités concernées à aplanir les difficultés d'accès aux prothèses. Lors de la conférence nationale qui a regroupé les présidents des bureaux de wilaya à l'occasion du 50e anniversaire des manifestations du 11 décembre 1960, les participants ont mis l'accent sur la nécessité de "revoir les conditions sanitaires déplorables des grands invalides de la guerre de libération nationale en raison du non renouvellement de leurs prothèses". Le président de l'association, Mohamed Bouhafsi, a dénoncé "la marginalisation" de cette catégorie qui a "donné son sang pour libérer le pays du colonialisme français", soulignant la nécessité d'améliorer leurs conditions de vie en augmentant leur pension". La dernière augmentation de la pension, a-t-il ajouté, "ne suffit pas pour les besoins les plus simples", appelant à la réhabilitation de cette catégorie et à lui donner l'occasion d'exprimer ses préoccupations conformément à la loi qui souligne la nécessité pour l'Etat d'accorder une attention particulière aux grands invalides. Le bureau national exécutif de l'association a, à cette occasion, présenté un document faisant état des problèmes sociaux, psychologiques et sanitaires des grands invalides. Le document souligne l'archaïsme des prothèses en bois utilisées par de nombreux invalides. "Au moment où l'on assiste à un développement fulgurant en matière de prothèses, les invalides continuent de porter des prothèses en bois qui aggravent leurs maladies chroniques", a souligné le document. Les participants ont adressé une lettre au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, dans laquelle ils demandent "une prise en charge de cette infime partie des moudjahidine invalides en tant que symboles de la guerre de libération, dignes d'intérêt et de respect". De son côté, le trésorier de l'association, Hay Abdennabi a affirmé que "près de 14 invalides décèdent chaque jour pour cause de maladies, d'absence de prise en charge dans les hôpitaux et les centres de prothèses", soulignant que beaucoup d'entre eux vivent avec des balles et des éclats d'obus dans leurs corps engendrant de nombreuses maladies". La plupart des prothèses sont portées par ces invalides depuis plus de vingt ans, a-t-il poursuivi, précisant qu'elles sont dans un état de détérioration avancé causant le plus souvent des blessures. L'association a été créée en 1991 et compte actuellement 8500 adhérents au niveau de 43 bureaux de wilaya.