Le comité national des grands invalides de guerre compte organiser, le 26 mars, un sit-in devant le palais du gouvernement. Par cette action, annoncée hier lors d'une conférence de presse tenue au siège de son association (ANGIG), au boulevard Krim Belkacem, Télemly, Alger, cette catégorie sociale veut exiger, pour la énième fois, des autorités la prise en charge de ses doléances, liées notamment à sa situation sociale et médicale. Intervenant à l'issue de cette conférence, le SG de l'Association nationale des grands invalides de guerre (ANGIG), M. Bensfia, a qualifié la situation des moudjahidine invalides de « préoccupante ». Les grands invalides de guerre se sentent en tout cas délaissés par les pouvoirs publics. « Notre souffrance diffère de celle des autres moudjahidine », a estimé, de son côté, Tayeb Sedira, membre du bureau national de l'ANGIG, pour qui « cette catégorie fragile est marginalisée ». Toutes leurs tentatives de prendre contact avec les hauts responsables sont restées vaines. Sollicité pour la troisième fois au début de cette année, « le chef du gouvernement a daigné nous répondre », a affirmé M. Bensfia. C'est la raison pour laquelle ils ont décidé de recourir à la rue pour amener les autorités à se pencher sur leurs doléances. Ils avaient même adressé aux autorités un mémorandum intitulé « Souffrances des invalides », mais sans suite. Hier, à l'occasion de leur sortie, ils ont réitéré leur désir de rencontrer le premier responsable du gouvernement sur leur « situation alarmante ». Les grands invalides de guerre demandent surtout la promulgation d'une loi protégeant leurs droits civiques et moraux qui sont garantis par la Constitution. Cette catégorie exige en plus de cette loi une prise en charge médicale en raison des séquelles qu'ils ont gardées de la guerre. Des séquelles qui, malheureusement, ne cessent de se répercuter sur leur santé. A ce titre, ils demandent des prises en charge dans des hôpitaux spécialement dotés de matériel moderne. Autre raison de la tenue de leur action : leur exigence d'autres prothèses. Celles dont ils disposent actuellement sont, selon eux, dépassées par le temps. M. Sedira a signalé que « leur prise en charge psychologique et médicale laisse à désirer », ajoutant que « les prothèses (qu'ils portent) sont fabriquées selon de vieilles techniques ». Il a en outre relevé que « les prothèses lourdes, utilisées en Algérie, ne conviennent pas aux personnes dépassant l'âge de 65 ans », alors que dans d'autres pays, a-t-il dit, les prothèses pour les amputés des membres inférieurs « sont plus légères et plus adaptées ». Cette catégorie réclame aussi « la nécessité de création de centres spécialisés pour les grands invalides ».