PARIS, 11 déc 2010 (APS) - Les propos de la vice-présidente du Front national, Marine Le Pen, assimilant les "prières de rue" des Musulmans à l'Occupation ont essuyé samedi de vives critiques de la classe politique française. La première responsable du Parti socialiste, Martine Aubry, s'est dite "choquée" par les déclarations de Marine Le Pen qui a qualifié vendredi soir à Lyon les "prières de rue" des Musulmans d'"occupation", sans "blindés", ni "soldats" mais d'"occupation tout de même". Pour Mme Aubry, Marine Le Pen "reprend les accents de son père dans des buts purement clientélistes et en renvoyant aux marges de notre République des hommes et des femmes qui ont toute leur place et qui ont le droit de croire comme on a le droit de ne pas croire ou d'avoir une autre religion". Le porte-parole du PS, Benoit Hamon, a jugé que les déclarations de Marine Le Pen "montraient le vrai visage de l'extrême droite française". "Marseille a été libérée par les Algériens. Marine Le Pen juge que les petits enfants des libérateurs de Marseille sont des occupants quand sa famille politique, l'extrême droite française, elle, était du côté de la Collaboration", a-t-il dit lors d'une réunion de son parti. Pour le secrétaire national du PS, Patrick Mennucci, "comparer des musulmans, contraints de prier dans la rue, à l'armée d'occupation allemande est une vilenie d'une ignorante qui sait ou ne veut pas savoir que beaucoup de villes ont été en 1944 libérées par les soldats des troupes coloniales comme à Marseille oû c'est le 151e bataillon de tirailleurs algériens qui est entré le premier dans la ville". La secrétaire nationale de Europe écologie-les Verts, Cécile Duflot, a estimé que les propos de Marine Le Pen étaient "désespérants de médiocrité" jugeant que la fille de Jean-Marie Le Pen n'était "pas plus "ight" que son père". Jean-François Copé, secrétaire général de l'UMP, a déclaré "ne pas comprendre ce que (Marine Le Pen) veut dire", se refusant à tout commentaires sur ces déclarations précises.