L'épidémie du syndrome de l'immunodéficience aigu (SIDA) est "peu active" au sein de la population générale en Algérie mais reste concentrée dans les groupes à haut risque, a indiqué lundi à Alger le professeur Farès El Ghalia, épidémiologiste. "Les résultats d'une enquête que nous avons réalisée, en 2008, dans 4 communes limitrophes à Tamanrasset, attestent de manière indéniable que cesont les groupes à haut risque, à l'instar des professionnels du sexe qui sont touchés par l'épidémie", a fait savoir le Pr. Farès, ajoutant que la prévalencedu VIH/SIDA dans ces régions était supérieur à 5%, "alors qu'au nord du pays, l'épidémie est peu active". Le Pr. Farès, qui s'exprimait dans le cadre de la première journée scientifique paramédicale organisée par l'établissement public hospitalier Bachir-Mentouri de Kouba, a tenu à dire que la "grande mobilité de migration sud-nord" peut augmenter la propagation de la maladie. Affirmant que chaque année, une moyenne de 50 personnes sont atteintes de SIDA en Algérie avec un nombre de séropositifs égal au triple de ce chiffre, elle a estimé que la vigilance doit être "de rigueur" dans les régions du Sud, sachant que la présence de grands chantiers de travail (donc d'une grande concentration de personnes) peut constituer un facteur "stimulant". Evoquant le programme national de lutte contre le SIDA, elle a mis en exergue le fait que celui-ci met l'accent sur la transmission par la voie sexuelle sachant que cette dernière constitue la cause la "plus importante" de transmission du virus du SIDA. Elle a rappelé la nécessité de parler, notamment à l'adresse des jeunes, de sexualité "à moindre risque" (fidélité, nécessité d'avoir un seul partenaire...) Dans ce cadre, elle a estimé que les organisations non-gouvernementales (ONG) avaient un "grand rôle" à jouer en matière d'information et de sensibilisation. Le Pr. Farès a, par ailleurs, appelé à la nécessité de mener des enquêtes comportementales ayant trait au comportement sexuel des groupes et ce dans le but de mettre en place des stratégies de lutte et de prévention adaptées. Intervenant dans le cadre d'une communication intitulée "diagnostique de l'infection VIH/SIDA", le docteur Bouzghoub, responsable du laboratoire national de référence de l'infection de Sidi Fredj, a mis en exergue l'importance de la prise en charge précoce du malade. Elle a estimé que la connaissance précoce, pour les personnes infectées, de leur "statut sérologique" permet d'améliorer l'espérance et la qualité de vie ainsi qu'une réduction importante du risque de transmission secondaire. Le docteur Zitouni, infectiologue à l'EHS Hadi-Flici a, pour sa part, insisté pour dire que le dépistage doit se faire dans le cas de relations sexuelles non contrôlées, de viol ainsi qu'après la rupture des préservatifs. Elle a relevé que lors des bilans de santé, le médecin se devait d'effectuer le test de dépistage du VIH/SIDA. Il est à signaler que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a proclamé, en 1988, le 1er décembre 1988, journée mondiale du SIDA. En 1997, reconnaissant la nécessité d'une action militante sur le VIH/SIDA tout au long de l'année, l'ONUSIDA a créé la campagne mondiale contrre le SIDA.