L'apport de l'artisanat à la production d'articles contemporains et à la création d'emplois a été mis en exergue lors d'une table-ronde organisée mercredi à Alger par le Réseau d'artisanes d'art algériennes "Rest'Art". "L'artisanat traditionnel adapté à la vie moderne est créateur d'emplois", a indiqué la styliste designer et formatrice Ouardia Sokri, qui a suggéré aux artisanes de créer de nouvelles formes d'articles d'artisanat à partir de modèles traditionnels, et ce, afin de pouvoir les commercialiser. "Les artisanes, à travers le succès rencontré par leurs produits lors des expositions et foires, commencent à prendre conscience de la valeur de leurs produits", a-t-elle dit, préconisant de "créer davantage de modèles".Caroline Winckel, consultante à l'UNESCO, spécialisée dans l'artisanat d'art africain et dessinatrice à la Maison de mode Lesage de Paris, a souligné l'apport des différents éléments décoratifs du patrimoine vestimentaire dans la création de nouveaux et luxueux modèles. "Le patrimoine est une source intarissable d'inspiration et l'artisan doit remettre en valeur les matières qui l'entourent", a estimé la spécialiste qui a relevé, à cet égard, la richesse et la beauté du patrimoine artisanal africain et algérien. De son côté, Sara Diaz Marcos, styliste espagnole de mode et formatrice, a mis en relief l'importance du patrimoine artisanal traditionnel qui, "une fois allié au design contemporain, peut donner des articles de grande valeur". "Les éléments du patrimoine tels que les signes, symboles et tatouages peuvent apporter une grande richesse au design contemporain", a affirmé la styliste qui a donné un aperçu de sa nouvelle collection de tee-shirts qu'elle a rehaussée de signes du terroir algérien. Pour sa part, Martine Some, styliste burkinabé, dans une communication intitulée "Réinterprétation du savoir-faire traditionnel", a insisté sur la nécessité de "donner une autre image" de l'artisanat traditionnel et d'utiliser le savoir-faire traditionnel pour créer des vêtements, bijoux et objets actuels. "La coopérative que nous avons créée au Ouagadougou a innové en créant des pièces à partir d'un tissage traditionnel auquel nous avons donné de nouvelles couleurs agrémenté de nouveaux motifs", a expliqué Martine Some. Madeleine Lavastre-Vernet, experte en économie sociale et solidaire à "Rest'Art"a présenté le travail réalisé par le réseau d'artisanes algériennes depuis sept années d'existence. "Nous commençons à faire des produits qui sont à la hauteur du marché", a indiqué l'experte pour qui "on peut créer des objets et articles de mode à partir de l'artisanat".