Le président du Conseil supérieur de la langue arabe (CSLA), M. Larbi Ould Khelifa a appelé mercredi à Alger à oeuvrer afin de permettre à la langue arabe d'assumer sa fonction essentielle qui consiste à assurer l'équilibre entre les composantes sociales et de consacrer l'unité nationale estimant que le plurilinguisme en Algérie est une richesse à exploiter. Lors de son intervention au forum d'El Moudjahid, M. Ould Khelifa a souligné que la langue arabe est un élément unificateur qui permet de créer la cohésion au sein de la société tout en mettant en garde contre les tentatives visant à la détruire. Il a en outre souligné la nécessité de s'écarter de l'idée reçue liée à l'existence, au sein de la société algérienne, de deux clans antagonistes les arabisants et les francisants, affirmant qu'il est important de veiller à ce que la langue arabe soit l'élément unificateur des composantes sociales et à ce que la langue française oeuvre dans le sens de l'intérêt national. M. Ould Khelifa a précisé, par ailleurs, "qu'il existe en Algérie deux élites l'une arabophone l'autre francophone et le défi à relever aujourd'hui, a-t-il affirmé, est de trouver une harmonie entre les deux afin de lancer un véritable projet de société loin de tout conflit entre les deux parties". Le président du CSLA a évoqué l'origine de ce conflit qui remonte à la période coloniale précisant que "l'Algérie est le seul pays à avoir subi une occupation coloniale dont le projet discriminatoire visait à détruire l'identité de l'Algérie". M. Ould Khelifa a estimé qu'il était impératif de sortir de la polémique qui prévaut actuellement et qui se résume en une question: quelle langue devons-nous parler?, et de nous intéresser plutôt aux moyens de permettre à l'Algérie de maîtriser le développement technologique. Il a appelé à sortir la question linguistique du conflit idéologique. Il a évoqué par ailleurs la relation entre la langue arabe et le progrès scientifique, affirmant qu'"il est difficile de réaliser un quelconque progrès avec une langue empruntée quelle que soit son niveau de développement". Le président du CSLA a également abordé la relation entre la langue arabe et le Tamazight soulignant qu'il était important de réfléchir à construire une relation de complémentarité entre les deux langues sans complexes ni surenchères car, a-t-il affirmé, c'est à travers elles que s'accomplit l'appartenance à l'histoire".