Les membres du Conseil de la Nation ont accordé à la question de l'emploi des jeunes notamment dans les régions du sud du pays en particulier chez les universitaires, un intérêt particulier dans leurs interventions dimanche lors du débat sur la Déclaration de politique générale du gouvernement. M. Brahim Ghouma a évoqué la question du chômage des jeunes dans la wilaya d'Illizi qui a pris de larges proportions notamment chez les universitaires, s'interrogeant, par la même occasion, sur les causes et les motivations qui ont mené à "cette marginalisation". Il est impensable, a-t-il estimé, que l'Etat algérien dépense des sommes colossales pour l'enseignement sans "offrir aux jeunes de ces régions des postes de travail" pour vivre et édifier leur avenir à l'instar des jeunes dans les autres régions du pays. M. Messaoud Femama a, lui aussi, axé son intervention sur les jeunes chômeurs dans les wilayas du sud qui nécessitent, selon lui, "un programme spécial et une grande attention" afin que "le phénomène du chômage ne soit pas exploité par d'autres parties", soulignant la nécessité de "donner aux jeunes des régions du sud la priorité lors de recrutement pour éviter les fléaux et les dérives aux conséquences fâcheuses pour cette catégorie qui représente l'espoir et l'avenir de l'Algérie". Pour Abdelkader Rezzoug, le chômage chez les jeunes algériens a pris une "courbe ascendante" même chez ceux qui ont un niveau d'instruction et a été aggravé par les "méthodes irrégulières" adoptées lors des concours de recrutement. M. Houda Mouissi a, pour sa part, estimé que les protestations de temps à autre dans différentes régions étaient un signe de "mécontentement des citoyens" ce qui requiert, selon lui, "la célérité" dans la prise en charge de leurs préoccupations quotidiennes. S'agissant du phénomène de la corruption, certains intervenants l'ont qualifiée de "danger majeur" qui menace le processus de développement national. Ceci necessite, selon l'intervenant Nourredine Belaradj, de mener une lutte urgente afin de barrer la route aux différents fléaux que représentent notamment la drogue et le crime organisé. Le sénateur Djamel Guiguene a souligné la nécessité de lutter contre la corruption par tous les moyens, notamment des points de vue religieux, éducatif et sécuritaire. Concernant la réconciliation nationale, les sénateurs se sont accordés à dire qu'elle avait réussi à restaurer la sécurité et à rétablir la paix, soulignant la nécessité de lutter avec force contre tous ceux qui tentent de la miner, de continuer à combattre le phénomène du terrorisme et de criminaliser le paiement de rançons. Pour M. Abderrezak Bouhara, la réconciliation nationale est l'une des "réalisations majeures" accomplies dans le pays grâce à la politique du président de la République. Il a, en outre, souligné la nécessité de créer un rapprochement entre le gouvernant et le gouverné, de répondre aux besoins essentiels des citoyens et de lutter contre la corruption. S'agissant du secteur sanitaire, les membres du Conseil de la nation représentant le sud algérien ont souligné que ces régions manquaient de moyens. Le sénateur Messaoud Femama a, dans ce contexte, fait état du manque de structures sanitaires, ce qui contraint les citoyens à parcourir de longues distances pour subir des examens médicaux, a-t-il précisé. Un autre sénateur du sud a, à cet effet, appelé à organiser le marché du médicament, à lutter contre la spéculation et à améliorer les capacités du système de santé pour pouvoir répondre aux besoins sanitaires des citoyens. Un autre député a déploré le retard de lancement de certains projets sanitaires dans certaines wilayas, notamment Khenchla. Les écoles coraniques ont également été évoquées par les sénateurs qui ont appelé à leur prise en charge, notamment dans les régions du sud qui en comptent un grand nombre. Ils ont aussi appelé à soutenir les établissements religieux afin de leur permettre d'assumer le rôle d'orientation qui leur est dévolu.