Les participants au colloque de la 4e caravane scientifique et culturelle, dont les travaux ont débuté dimanche à Oran, ont été unanimes à reconnaître le rôle important joué par les oulémas algériens dans la préservation de la Sunna et du hadith de la déformation et de la falsification. Lors de cette rencontre, placée sous le signe "L'effort des Algériens au service de la Sunna du Prophète (QSSSL)" dans le cadre du programme tracé par le ministère des Affaires religieuses et des wakfs, les intervenants ont indiqué que les oulémas algériens, à travers l'histoire, se sont intéressés à la science du hadith, à sa terminologie, à son enseignement, à ses rapporteurs et à son authenticité. Ces oulémas utilisaient différentes références du hadith et leur grand intérêt était porté sur le livre "El mouwata'e" de l'imam Malek Ibn Anes et les "Sahihs" de Boukhari et Muslim, ont-ils expliqué devant des enseignants universitaires, des imams et cheikhs. Mokhtar Skander, directeur des Affaires religieuses et des wakfs de Médéa, a estimé que les spécialistes algériens en hadith "ont voué un intérêt particulier aux livres de la sunna, si bien que certains d'entre eux se sont déplacés vers le Machreq pour rencontrer les oulémas du hadith et échanger les connaissances. "Ils ont pu ramener les meilleurs ouvrages sur le hadith pour les diffuser et les enseigner", a-t-il dit soulignant que ces ulémas ont porté leur intérêt sur "Sahih El Boukhari" tout comme "Muslim" et "El mouwatae" de l'Imam Malek, lu chaque nuit durant les guerres qu'ont livrées les villes de l'ouest algérien contre l'occupant espagnol. "Ce livre constituait pour les algériens un stimulateur, après le Saint Coran, dans la lutte et le djihad contre l'occupant et dans les crises et les catastrophes, avec l'imploration de Dieu de les soulager, bien entendu", a indiqué M. Skander. Il a estimé que l'imam Abou Jaafar Ahmed Ibn Nasr Ed-daoudi El Maliki Et-tilimsani, décédé en 402 de l'hégire, a été le premier dans l'explication des livres du hadith. Son ouvrage "En-naciha" (le conseil), était le seul et le premier à expliquer "sahih imam El Boukhari". "Toutes les explications sont intervenues après lui", selon M. Skander. Pour sa part, Hamza Elaidia de l'université d'Oran a donné un aperçu sur le spécialiste algérien en hadith "Ibn Kerkoul El Wahrani", un érudit en science, un connaisseur du hadith et de ses rapporteurs et un voyageur, né à Almeria (Andalousie) en 505 de l'hégire, qui animait des rencontres scientifiques portant sur la lecture du "El mouwatae" de imam Malek et Sahih El Boukhari et Muslim. Le chercheur Moussa Smail a affirmé, quant à lui, que "les maghrébins n'étaient pas en retard par rapport aux machraquis dans l'interprétation du hadith comme le pensent certains". La première explication de Muslim, a-t-il dit, revient à l'imam El Maziri dans son livre intitulé "Moualim li fawaid Muslim". Le premier à expliquer l'œuvre du Boukhari était l'imam Ed-daoudi, a-t-il indiqué, affirmant que les pays du Maghreb en général et l'Algérie en particulier ont porté un grand intérêt au hadith (des prix et récompenses et autres ont été réservés aux conservateurs du hadith, en hommage à leurs efforts et leurs rangs). Plusieurs spécialistes algériens en hadith ont été évoqués comme ayant servi les deux sahihs (Boukhari et Muslim) et la Sunna, à l'instar de Abou Abdelmalek Marouane Ibn Ali, Mohamed El Assadi El Bouni, Cheikh Abou Mohamed Abdelhak El Azadi, le savant Chems-Eddine Mohamed Ibn Abi Bekr Mohamed Ibn Merzouk Et-tilimçani, cheikh Abou Ali El Wanissi, ainsi que le professeur Mohamed Ben El Arbi Ben Mohamed Bencheneb. Pour la deuxième et dernière journée des travaux de cette rencontre, des conférences ont été programmées abordant "les efforts des zaouïas algériennes dans la préservation de Sahih Boukhari", "imam Senoussi Mohamed Ben Youcef et son explication du Sahih Boukhari" et "cheikh Tahar El Djazairi et ses efforts dans les sciences du hadith".